«Je ne regrette rien et surtout pas le métier que j’exerce, mais j’avais toujours gardé à l’esprit qu’un jour je piloterais. Aujourd’hui c’est chose faite, mais je n’avais pas pensé à ce type d’appareil. Un vol d’essai vers Morlaix et l’île de Batz m’a convaincu. En descendant, ma décision était prise d’autant qu’avec la base d’ULM réalisée par M. Laurent Plassart à Poullaouën, à quelques minutes de chez moi, je peux, moins d’une heure après avoir terminé mon travail, survoler la région.»
Avec en 5 ans quelque 850 heures de vol à son actif, M. Bernard semble vouloir rattraper le temps perdu. Le brevet de base en poche, il a tout de suite enchaîné les qualifications supplémentaires lui permettant d’entreprendre de véritables voyages, en France, mais aussi au-delà de nos frontières. «J’aime beaucoup les paysages de l’ouest de la Cornouailles anglaise, les îles Scilly, c’est donc une de mes destinations favorites. Il y a quelques années je me suis rendu à Berlin en compagnie d’un ami pilote, soit deux fois trois heures de vol avec une escale à Bruxelles. Le retour avec un vent de face de 100km/h a été plus délicat et surtout beaucoup plus long…»
Pour les «terriens» que nous sommes, voir ces machines, dont la réglementation impose qu’elles ne doivent pas dépasser 100cv ni peser plus de 472,5kg, voler au-dessus de nos têtes les jours de beau temps, peut sembler un loisir relativement dangereux. Une idée que combat vigoureusement M. Bernard, pour qui l’origine d’un accident est souvent due au pilote qui n’a pas su renoncer alors que les conditions n’étaient pas favorables.
«Un appareil comme le mien peut planer sur 24 kilomètres à partir de mille mètres d’altitude, il peut se poser quasiment n’importe où, 350 mètres suffisent, j’ai le contact radio avec les centres de contrôle, et nous disposons aujourd’hui sur nos smartphones de multiples applications météo, cartographiques… qui nous permettent de faire les bons choix, sans oublier un parachute d’ULM. Une panne sur un appareil comme le mien est bien moins inquiétante que sur un avion de ligne!»
Et rien ne ferait changer d’engin à M. Bernard, qui trouve là tous les plaisirs du pilotage dans sa plus pure tradition, avec un espace de liberté rare, aucun plan de vol n’étant imposé: seule limite, voler à vue. Une pratique qui fait dire à certains pilotes que le vrai pilotage, ce sont les possesseurs d’ULM qui le vivent, mais au prix d’une attention de tous les instants, car ils doivent surveiller seuls tous les paramètres de vol.