L’un voit la boue et l’autre les étoiles.»
Triste situation que celle de deux hommes, prisonniers de guerre dans les geôles japonaises et dans l’incertitude quant à leur sort !
Frédérick Langbridge, en quelques mots, met en évidence une situation semblable, et qui se perpétue hélas à chaque génération…
Réaction qui inéluctablement influera sur la santé physique mais aussi psychique.
Comme l’explique le Dr Mac Millen, «les deux hommes qui regardaient à travers les barreaux de leur prison ont réagi de façon complètement différente au «stress» de leur réclusion: l’un était abattu, terriblement frustré par les barreaux, l’autre inspiré par la vue des étoiles. Celui qui s’abandonnait au découragement altérait sa santé et s’exposait à des troubles sérieux et peut-être fatals.
…Les deux prisonniers étaient face aux mêmes facteurs émotionnels. Mais l’un seulement en fut réellement affecté… Une analyse de son sang aurait révélé la présence de combinaisons chimiques anormales résultant de ses sentiments de frustration, de ressentiment, de colère, de haine, d’anxiété et de peur.
…Il faut bien distinguer entre le «stress» intérieur, qui agit sur notre organisme, et les facteurs extérieurs. Chacun de nous est constamment exposé à toutes sortes de facteurs de tension et d’anxiété, ce qui ne signifie pas que nous développions nécessairement une tension intérieure avec, pour résultat, la sécrétion de toxines et des troubles organiques. L’un de nos deux prisonniers fut en effet inspiré par la vue des étoiles qu’il n’avait peut-être jamais remarquées auparavant.
Les gens réagissent de manière très différente lorsqu’ils sont exposés aux émotions.»
En concluant ainsi, le médecin, à la grande expérience, ne conseille pas de nier les réalités… mais d’aborder l’existence ici-bas avec détermination et optimisme, plutôt que pessimisme, en se laissant entraîner par les circonstances.
«Les mêmes barreaux», une même vie de prisonniers… et l’un lève les yeux et contemple les étoiles, cet horizon qui fait naître l’espoir et relativise les difficultés du présent,
tandis que l’autre baisse les yeux et considère la boue qui entoure leur prison.
Un regard pessimiste, de vaincu, sans espérance…
Certes, à première vue, cela ne change rien à la dure réalité… mais en fait, leur avenir immédiat et futur en sera totalement influencé.
– Immédiat: car, comme l’a démontré la médecine, l’influence du psychisme sur le physique, du «soma» sur la psyché est considérable,
ce que les anciens appelaient «le moral», ayant noté maintes fois, lors de maladies ou d’épreuves, que l’attitude des personnes avait un effet prépondérant.
– Avenir plus lointain :
car la manière d’envisager les temps futurs, de se préparer à les aborder, entraîne, dans l’être intérieur et dans le dynamisme, l’élan pour entreprendre,
une volonté qui mobilise l’essence vitale de l’être.
«L’un voyait la boue,
l’autre les étoiles».
Nous sommes tous confrontés, en ce bas monde, à des situations qui peuvent créer toutes sortes de stress et de découragement:
faits qui surgissent, petites choses quotidiennes,
ou grandes choses qui se dressent telle une montagne devant nous.
Peines et joies,
réussites ou échecs,
amitié ou hostilité,
reconnaissance ou ingratitude et déceptions…
la vie déroule son cours et les jours ne se ressemblent pas.
Notre attitude sera souvent déterminante quant aux conséquences sur notre santé et notre paix (ou «moral»). Dans des stress suscitant les émotions, tel sera irrité, voire abattu toute la journée à cause d’une contrariété infime,
tel autre affrontera accident ou même deuil, «en faisant face» et «relevant la tête»,
non point que l’un soit sensible et humain
et l’autre insensible et égocentrique…
Non! simplement l’un est vite vaincu par ce qui le contrarie, et dominé par «son problème»,
tandis que l’autre l’aborde avec lucidité, et la décision de résister et de triompher du présent difficile.
Il faut certes «regarder les étoiles» mais sans oublier «la boue»… et ce n’est pas toujours facile! mais, cela s’apprend… C’est une forme d’ascèse, une maîtrise de soi qui se cultive…
et une excellente éducation à donner aux enfants.
Le monde est «plein d’étoiles» et, hélas aussi, de boue !
Il faut discerner et agir.
En ces temps de Noël,
alors que l’horizon de ce monde est assombri par tant de violence, voire de barbarie, alors que trop souvent y règnent l’égoïsme, l’agressivité, la spoliation, la débauche, l’injustice, la bassesse parfois, alors que tant d’êtres humains sont asservis de tant de manières…,
il est difficile d’espérer.
Et pourtant, en levant les yeux, nous pouvons aussi distinguer des actes d’altruisme, d’entraide, d’amitié… de désintéressement…,
remarquer autour de nous des personnes dont l’humble existence rayonne de bonté, d’humanité…
et dont les médias parlent rarement…,
tant d’hommes et de femmes de tous âges et de tous milieux, de toutes races, qui sont, comme le dit la Bible, «le sel de la terre».
Temps de Noël, où la lumière venue d’en haut éclaire la nuit de l’histoire des hommes.
«Lumière» et «aide», et salut en Jésus le Christ,
don de Dieu aux hommes qu’Il a créés et pour lesquels Il refuse de désespérer.