M. Mickael Ouise, salarié de l’ONF, avoue avoir trouvé un fort intérêt à surveiller et étudier cette population de noctambules qui parfois effraie sans raison nombre de citadins. Deux ou trois promenades d’environ 2 heures sont envisagées en août qui permettront à une vingtaine d’amoureux de la nature, dès le crépuscule, d’apprendre bien plus de choses que dans un livre, sous la houlette d’un guide expérimenté.
Chaque année, une «nuit de la chauve-souris» est organisée dans de nombreux pays d’Europe pour observer le seul mammifère doué du vol actif.
En Bretagne, on dénombre un peu plus de 20 espèces de chiroptères, toutes protégées depuis 1976. Si en France certaines espèces migrent sur des distances de plus de 1000 km, celles de Locmaria-Berrien sont plutôt sédentaires. Elles hibernent au fond des mines de novembre à avril, perdant durant cette période les ¾ de leur poids. Leur température diminue en fonction de celle du lieu où elles se trouvent, parfois jusqu’à 8°. Mais dès le retour des beaux jours, c’est une chasse effrénée qui se met en place. Elles doivent retrouver leur poids idéal, celui qui leur permettra de se reproduire. Après l’accouplement en septembre, la fécondation est bloquée jusqu’au mois de mai. Deux mois plus tard naîtra un unique petit.
Plus d’une dizaine d’espèces de chauves-souris, dont particulièrement le Grand Rhinolophe ou le Grand Murin, ont élu domicile toute l’année aux abords de la mine où les ruisseaux, les lisières de forêt ou encore de vieux arbres constituent des lieux de chasse privilégiés. Leur nombre tend à rester stable dans la région, voire même pour certaines espèces à diminuer. Avec la disparition des haies bocagères et des vieux bâtiments, souvent rénovés, les lieux de refuge manquent aux chauves-souris, qui n’ont plus assez de nourriture à cause des pesticides.
Pourtant les chauves-souris sont très utiles. Une étude a démontré leur efficacité contre les moustiques et autres insectes limitant une trop forte pression sur l’environnement naturel. La chasse nocturne les préserve de mauvaises rencontres même si elles doivent se prémunir contre certains rapaces. En journée, ce sont davantage les chats ou les fouines qu’elles redoutent. Si toutes les chauves-souris ne dorment pas la tête en bas, plusieurs espèces sont fissuricoles, se glissant entre deux pierres ou encore arboricoles, se nichant dans une fente d’arbre…
Ceux qui auront le privilège de parcourir la campagne à la nuit tombée auront, grâce à un appareillage spécifique, le plaisir d’entendre les ultrasons émis par les chauves-souris transformés en sons audibles par l’homme, une expérience unique délivrée dans le cadre magnifique des landes bretonnes.