La mise en valeur de la place centrale où mairie, église, lavoir, fontaine et place de marché couverte forment un lieu de vie, entre ombrage et lumière, invite à la flânerie, voire à une petite promenade sur des chemins où le piéton est roi.
A proximité de l’église, une ruelle en pente douce dévoile ce qu’était le cœur du village où fontaine et lavoir s’harmonisaient dans un bel ensemble. La source captée depuis des siècles, tout comme le lavoir, furent restaurés une première fois en 1974 faisant apparaître des murs solidement campés sur leur base. En 2001, la charpente du lavoir fut refaite et supporte aujourd’hui une toiture en pierre d’ardoise valorisant l’édifice.
D’autres communes du Centre Bretagne, telle Huelgoat, ont pris conscience que ce patrimoine des temps anciens mériterait d’être remis en valeur ou tout du moins en eaux. Il est vrai que fontaines et lavoirs font partie de ces lieux d’histoire et de sociabilisation où les lessives du passé durant parfois trois jours devaient remplacer avantageusement nos téléphones portables…
En quittant le lavoir, l’eau s’écoule paisiblement sur de vastes pierres plates, bordées de végétation, avant de disparaître dans le sol.
Si l’on tourne la tête de l’autre côté de la route, on peut voir une très vieille tombe de pierre, déposée sur un carré de verdure. Elle rappelle la découverte que fit M. Connan le 16 avril 1983.
Cultivant son champ de Loc’h Ar Big, il mit au jour deux sépultures dont une en bon état. Cette dernière, mieux préservée, formait une tombe en coffre composée de trois dalles de schiste pour les côtés et de trois dalles pour le couvercle, datant de l’âge du Bronze (entre 1300 et 800 avant J.-C.). Un tertre devait les recouvrir. Le directeur des antiquités préhistoriques de Bretagne, M. Le Roux, organisa immédiatement des fouilles de sauvegarde afin d’éviter tout pillage. Quelques rares objets y furent découverts ne permettant pas de confirmer ou d’infirmer l’existence d’une plus ou moins grande nécropole.
En quittant le bourg, en direction de Port-de-Carhaix, on trouve l’un des plus anciens calvaires de Bretagne, avec celui de Tronoën. Le calvaire de Kerbreudeur, édifié en granit de Scaër au XVe siècle, devait appartenir à la famille de Kergoët, dont le château se dresse à quelques centaines de mètres.
Un observateur averti a remarqué qu’au solstice de juin, l’orientation du calvaire, voulue sans nul doute par ses concepteurs, laisse apparaître un court moment la lumière éblouissante du soleil illuminant, après la nuit du tombeau, le retour de la vie.
Entre présent et histoire, St-Hernin semble affirmer une richesse archéologique de son territoire, laissant ici ou là peut-être encore quelques témoins à découvrir.