L’artiste faïencière a ainsi redonné vie à l’ancienne boutique du tailleur, fermée depuis une trentaine d’années. Vitrine, plancher, électricité ont été refaits grâce au dispositif d’aide au développement économique des entreprises et du territoire. Une aventure pour cette artiste, passée par les beaux-arts à Rennes, ayant obtenu le diplôme national d’arts plastiques. «Nous avions un professeur qui nous imposait de faire un dessin par jour, je profitais du parc du Thabor, car déjà l’environnement naturel retenait plus particulièrement mon attention.»
Il faut dire que Marie Toulhoat ne renie pas ses origines artistiques. Son père Pierre Toulhoat a fait l’école nationale supérieure des arts décoratifs de Paris en 1947 avant d’entrer à la faïencerie Keraluc à Quimper. C’est là qu’il fabriqua bijoux, vitraux et céramiques. L’entreprise fut créée en 1946 par Victor Lucas, le grand-père maternel de Marie Toulhoat, et fut rachetée en 1984 par la faïencerie Henriot de Quimper.
Mais la passion du dessin n’a pas quitté l’entrepreneuse, qui depuis 2013 se consacre à plein temps à la céramique. Elle se procure dans l’est de la France, à Lunéville, les plats, assiettes et autres objets qu’elle va décorer au gré de ses inspirations, souvent issues du monde de la mer ou des paysages qui l’entourent. Un passage au four à une température de 1035°C pendant 6heures et une attente de 24 heures avant d’ouvrir le four permettent de créer toutes sortes de motifs. La vitrine de l’atelier qui s’ouvre sur la rue permet de découvrir une multitude d’assiettes et autres objets qui supporteront fort bien micro-ondes et lave-vaisselle.
Plusieurs commandes ont encouragé la faïencière, comme cette dernière, composée de carreaux décoratifs pour une crédence de cuisine, un service de 24 assiettes à dessert, un lot d’assiettes représentant des oiseaux pour un anniversaire de mariage, des assiettes représentant des blasons, une statue pour décorer la Trinité Langonnet ou encore un St-Eloi récemment mis en valeur…
Si Marie Toulhoat continue son travail de faïencerie, elle s’est aussi trouvée un attrait pour l’apprentissage de la langue bretonne à Carhaix, un projet qui lui tient à cœur. En attendant de se libérer un peu, elle commencera dès septembre 2022 une initiation pratique à la faïencerie en petits ateliers de 2 ou 3 personnes.
Environ huit revendeurs écoulent une partie de la production de son atelier d’où elle continue d’assurer les ventes chaque dimanche.