Sans doute que les adeptes du néoplasticisme seront un peu déçus voire quelque peu abasourdis en apprenant l’étonnante nouvelle qui suit et qui concerne le célèbre peintre Piet Mondrian. Pour rappel, Mondrian était un peintre et théoricien de l’art néerlandais, considéré comme l’un des plus grands artistes du 20e siècle et comme l’un des pionniers de l’art abstrait. Son influence a été majeure sur la peinture abstraite mais aussi sur le design, l’architecture et la mode de son époque. Ses œuvres, qui se distinguent par leur caractère “épuré” et géométrique, sont vendues jusqu’à plusieurs dizaines de millions d’euros.
Cependant, il y a quelques mois, une conservatrice du musée Kunstsammlung de Düsseldorf, en Allemagne, a fait une découverte pour le moins surprenante. En effet, sa peinture dénommée New York City 1, qui date des années 1940, était exposée à l’envers depuis près de 77 ans et cela sans que personne ne s’en soit rendu compte. C’est une photo, prise dans l’atelier de l’artiste peu de temps avant sa mort, retrouvée récemment qui a permis d’identifier cette “anomalie”. En effet, l’œuvre d’art était tournée à 180° par rapport à sa position initiale.
Ainsi, ce tableau composé de plusieurs traits rouges, jaunes et bleus se croisant en angles droits, a passé des dizaines d’années avec « la tête en bas ». Comment cela a-t-il été possible? Car on visualise difficilement la Joconde exposée à l’envers, sans que personne ne s’en aperçoive. C’est là toute la complexité de l’art dit “abstrait”.
On s’imagine alors aisément l’air interrogateur et circonspect de ceux qui ont installé le New York City 1 et qui ont dû s’interroger longuement sur son orientation… Et que dire de l’extase des visiteurs contemplant le “chef-d’œuvre” de Mondrian à la recherche du message qu’aurait voulu transmettre l’auteur, interprétant tel ou tel choix artistique du peintre, etc., tout cela devant une toile installée à l’envers…
Cette anecdote toute simple souligne, d’une part, le caractère subjectif du beau et d’autre part met en évidence la vacuité, voire le caractère contestable, de « l’art” contemporain, que symbolise à lui seul ce tableau “invisible et impalpable” imaginé par le peintre italien contemporain Salvatore Garau et vendu il y a quelques années au prix de 15 000 €.
Piet Mondrian aurait été l’un des premiers peintres à s’être exprimé en utilisant un langage abstrait. Cependant, ce tableau ne pourra jamais retrouver l’orientation des origines car son état ne permet pas de le manipuler. Alors, manifestement, le message de l’artiste n’est donc pas près d’être compris, à moins qu’il n’ait peint… en “verlan”.
J.G.