Qu’elle s’appelle Vorgium, Carahes, Karaez ou Carhaix, la capitale du Poher semble avoir toujours eu une vocation de carrefour des voies de communication. Son destin est pourtant contrasté, oscillant entre périodes de gloire et de déclin.
Le démantèlement du Réseau Breton sonna la fin d’une ère de prospérité pour la contrée dont elle eut du mal à se remettre. Pour autant, sa centralité en Bretagne demeure !
C’est même l’un de ses principaux atouts pour attirer des entreprises. La fin de la mise en 2×2 voies de l’axe central devrait renforcer son attractivité, et accomplir une promesse de l’état… 60 ans après!
Tout vient à point pour celui qui sait attendre, paraît-il… Certains territoires ont appris à être patients…
Son calme, sa ruralité sont aussi des atouts qui comptent et vont compter dans les années à venir dans la recherche d’un cadre de vie agréable, de «lieux où il fait bon vivre».
La crise COVID et ses confinements ont un peu bousculé le marché de l’immobilier, notamment avec l’arrivée de citadins, souvent retraités, dans les campagnes bretonnes…
Combien resteront vraiment? Difficile à dire. Un des enjeux d’avenir restera la démographie; pour qu’un territoire vive, il faut des jeunes. Mais pour attirer (ou garder) des jeunes, il faut de l’emploi, des écoles, un foncier pas trop cher, et un hôpital qui garde tous ses services! Souvent une offre culturelle est également recherchée.
Il est dommage que notre passé incroyablement riche soit peu valorisé, même si des efforts ont été faits de ce côté ces dernières années (notamment concernant la période gallo-romaine) améliorant ainsi la mise en valeur de l’histoire de la contrée.
Il est vrai que la dispersion des sites historiques sur le territoire n’aide pas.
Carhaix a réussi à se faire connaître via des événements sportifs ou culturels. Mais hypertrophier cet aspect pourrait se révéler être une erreur, car notre territoire y perdrait son «âme» et deviendrait une sorte de «parc d’attraction»… dans lequel on vient selon les événements qui nous intéressent, mais dans lequel on ne vit pas: les habitants et entreprises n’apprécieraient probablement pas une sorte d’«état de siège» semi-permanent, derrière les grilles, les barrières, et autres routes barrées (parfois sans prévenir les habitants concernés).
Gageons que la trajectoire globalement positive du Poher, avec notamment l’implantation d’un nombre non négligeable d’entreprises, comme en témoignent le dynamisme et la croissance des zones industrielles et commerciales, se poursuivra… Avec un hôpital gardant toute sa polyvalence !
G.K.