C’est donc dans le bourg que Jérémie a implanté son entreprise, «Greem Forge», il y a deux ans.
Jérémie s’est formé en autodidacte. «Comme le dit le célèbre dicton, « c’est en forgeant qu’on devient forgeron ». J’ai donc beaucoup appris seul, grâce à de très bonnes vidéos didactiques sur internet. Mais ma formation scientifique m’a aussi permis de faire le tri, parce qu’on y trouve beaucoup d’erreurs!»
Jérémie regrette aussi une tendance à « l’entre-soi » chez certains forgerons qui conservent leurs « secrets de fabrication ». Au contraire, lui souhaite partager le plus possible ses connaissances: il accueille ainsi souvent des stagiaires, étudiants en forge ou en reconversion, orientés par la Mission locale. De même, ceux qui veulent apprendre à forger sont accueillis gratuitement, seule une participation aux frais est demandée.
La ferronnerie occupe 80% de son temps: «Il y a de nombreuses demandes pour des maisons d’hôtes, pour créer une ambiance. Il m’est arrivé de commencer par le portail, puis qu’on me demande de continuer par les poignées de porte et même les couteaux!»
Jérémie aime s’inspirer de la nature pour ses créations, dans un style Art nouveau, mais s’adapte aux demandes des clients. Il répare aussi les outils agricoles ou d’artisan, peut faire des couteaux ou des objets décoratifs…
Il fait aussi lui-même son charbon. Pour cela, il se rend dans les Monts d’Arrée et fait brûler du bois de saule dans des fûts métalliques. «C’est une grosse journée, de 6h à 23h en continu, et j’y vais une fois par semaine au plus fort de la saison. Mais cela me permet d’être autonome pour mon charbon, et c’est économiquement intéressant».
Jérémie sait qu’il ne pourra pas exercer toute sa carrière comme forgeron à cause des contraintes physiques, alors il apprécie pleinement de pouvoir vivre de sa passion d’enfance et de la partager.
O. A.