En effet, Olivier souffre d’un lourd handicap depuis 2006 et doit se déplacer en fauteuil roulant depuis 2016. Et ce soir-là, aucune des stations de métro n’avait d’ascenseur fonctionnel. Alors qu’il s’apprête à commander un café dans un établissement tout proche, il aperçoit sur le trottoir d’en face une personne allongée au sol, juste devant la station de métro. Il s’agit d’un jeune homme d’une vingtaine d’année.
En s’approchant, il constate rapidement que le jeune adulte ne réagit pas lorsqu’il lui pince la main et que son cœur s’est arrêté de battre. Sans attendre, Olivier se jette de son fauteuil roulant en se réceptionnant sur les coudes pour le secourir. Commencent alors dix longues et intenses minutes pendant lesquelles il va effectuer un massage cardiaque au jeune inanimé, tout en alertant les secours. Ces derniers arriveront ensuite et le relayeront avant d’emporter la victime qui se trouvait en urgence absolue. «Vous l’avez sauvé», lui diront les pompiers suite à sa courageuse intervention (même si, hélas, le jeune homme est finalement décédé quelques jours plus tard à l’hôpital).
Plusieurs jours après les faits, Olivier conservait encore des séquelles de son intervention et ne pouvait plus relever ses bras tant l’effort avait été soutenu et de longue durée. Et pourtant, ce qui le fait sans doute souffrir le plus n’est pas la douleur physique, mais bien ce constat : personne parmi la foule qui est passée près de lui lorsqu’il était penché sur la victime n’a proposé son aide ni n’a appelé les secours. Il était bien seul ce soir-là dans la troisième ville de France.
Lui, qui ne se considère en rien comme un héros mais qui se définit comme un citoyen qui aime être utile et qui a réalisé un simple acte civique, nous laisse ainsi un bel exemple de courage mais aussi le vibrant message que chacun peut apporter à son niveau un geste pour aider et secourir l’autre.
J.G.