« L’investissement a été considérable pour s’approprier l’outil, explique M. Paris, mais le rachat de l’entreprise était planifié depuis deux ans ».
Il faut dire que M. Paris a une solide expérience dans l’agroalimentaire, puisqu’il a été responsable de site chez Marine Harvest et Guyader. « J’ai déjà eu 600 personnes sous ma responsabilité, donc c’est plus facile ici où nous ne sommes que 11 ! »
Le choix de reprendre une petite entreprise artisanale pourrait surprendre, mais le nouveau gérant souhaitait le faire avec et pour ses enfants : « Moi qui ai formé tant de personnes, je voulais finir ma carrière en formant mes enfants, puis leur transmettre ce bel outil ».
Chacun des enfants a sa spécialité : Clément s’occupe de la maintenance tandis que Lauriane travaillait déjà depuis 4 ans dans l’entreprise comme commerciale.
Ce projet les intéressait aussi pour la qualité du produit: «Nous n’avons pas changé la recette, qui plaît beaucoup aux clients. A part le sucre, tous les ingrédients sont locaux (le lait vient même de Kergloff…). C’est un produit « noble » mais qui reste abordable (3,10 € la douzaine), détaille Bruno. Je crois qu’il y aura toujours un marché pour la crêpe de qualité, surtout qu’il y a de moins en moins de concurrents». En effet, beaucoup de fabriques de crêpes artisanales arrêtent, en raison de difficultés à recruter du personnel ou à cause du coût de l’énergie qui a fortement augmenté.
Il y a trois manèges de 9 billigs chacun. Une crêpière étale la pâte avec la « rozell ». Le temps que le manège tourne, la crêpe est cuite d’un côté et part sur un tapis qui cuit la seconde face. Elle est ensuite déposée sur une table tournante. Un autre salarié emporte les crêpes pour les plier en 4 et les ensacher. Chaque manège permet de cuire 9 crêpes par minute!
Ce sont entre 5000 et 7500 douzaines de crêpes qui sont vendues chaque semaine, essentiellement dans les grandes surfaces de Bretagne. La vente directe est encore marginale, mais la nouvelle équipe veut en développer la part (30% de hausse en quelques mois).
« Malgré le nombre d’heures et l’énergie dépensée pour la reprise, nous sommes très satisfaits. Une fois les bases bien posées, nous pourrons lancer de nouveaux projets : agrandissement, nouvelle boutique, vente en ligne… Les idées ne manquent pas ! » conclut M. Paris.