«…Tu as toujours été aveugle?

−Non!… j’avais trois ans. Je me suis blessé un œil avec un outil… L’infection a gagné l’autre œil et maintenant je ne me souviens même pas comment c’est, quand on voit…»

Ainsi parlait Louis Braille, dont la vie fut bouleversée dès sa tendre enfance par un accident qui en fit pour toujours un aveugle.

Aveugle ! Un drame qui peut engendrer une terrible dépression ou une révolte contre un si cruel destin…

Mais Louis Braille ne s’abandonna pas à de tels états d’âme et tout au contraire réagit en tirant leçon d’expériences qu’il fit et de l’aide apportée par son père qui lui avait appris à lire avec des lettres en relief qu’il fabriquait avec des clous plantés dans une planche.

Il inventa un système à partir de 6 points en relief, obtenant 63 combinaisons possibles pour représenter lettres, chiffres, et la ponctuation.

En 1825 Louis Braille inventa sa méthode de lecture : il avait 16 ans.

En 1829 paraît un livre qui explique la méthode d’écriture à laquelle on donne le nom de: Braille.

En 1836 il effectue la première transcription en braille d’œuvres d’un poète anglais.

Grâce à lui, des multitudes d’aveugles sortirent, au moins quelque peu, de leur solitude et de leurs ténèbres, pouvant lire et écrire, en touchant des doigts les lettres et chiffres en relief…

En 1854, le braille est adopté en France comme «système officiel d’écriture pour les aveugles»… et en 1950 l’UNESCO adapte le braille à toutes les langues de la planète.

C’est un des plus beaux et grands exemples que l’on peut citer pour prouver que, même un très grand handicap, même une très hypothéquante infirmité ou quelque lourd héritage de quelque ordre que ce soit… peuvent être non seulement surmontés, mais transformés en un acquis remarquable pour soi, et pour d’autres.

Quel encouragement pour tous ceux qui ploient sous des fardeaux qui semblent leur ôter tout avenir ou les cantonner à un rôle marginalisé, voire d’assistés perpétuels, les obligeant à mener une «sous vie» sans espoir de jamais en sortir.

Le courage, la volonté, la détermination, la persévérance de Louis Braille et de plusieurs autres personnes de conditions et d’âges divers, de notre époque ou du passé, doivent être reçus comme une exhortation amicale et fraternelle à ne jamais céder au découragement, encore moins à l’accablement, au désespoir!

De nombreux faits pourraient être publiés, montrant, dans un domaine ou dans un autre, comment des hommes et femmes ont su réagir et trouver dans leur triste situation, dans leur détresse même, la force de se relever et de gravir une pente qui paraissait hors de leurs possibilités.

D’autres, hélas, brisés, meurtris, désespérés par l’adversité, se sont abandonnés à leur triste sort et ont sombré dans la dépression ou pire.

Il faut toujours espérer… et réagir.

Apprendre à ne pas se comparer à d’autres plus chanceux, plus doués ou plus nantis… mais à se fixer pour soi-même, et en fonction de soi, des objectifs raisonnables et un chemin ascendant qui amènera à puiser en soi d’abord et peut-être en l’aide du prochain, les ressources renouvelées pour mener un combat qui toujours sera victorieux, quand bien même aux yeux d’autrui les progrès n’apparaîtraient guère, ou peu,

mais dont chacun, face à lui-même, mesurera les avancées, fussent-elles minimes, signes de victoires futures et surtout d’une grande victoire remportée sur soi et sur l’adversité.

Et pour tous, il y a, en tous temps et quelles que soient les situations,

une aide décisive qui peut être obtenue.

Celle de Dieu!

Celui qui a créé l’univers et les merveilles de la terre, qui a pétri ce corps humain si complexe et parfait dans toutes ses composantes et dans leurs interactions,

peut intervenir et transformer toutes choses.

La Bible le révèle, et nombreux sont les êtres humains qui aujourd’hui peuvent en témoigner… et là il ne s’agit pas de «religion», mais de vie,

la vie qui jaillit de l’amour et de la puissance de Dieu manifestés en Jésus-Christ.

Louis Braille, l’aveugle, a lutté et tracé une voie de non-renoncement pour tous, mais les meilleures volontés et les plus grands courages butent parfois contre l’impossible!

«Impossible» à vues humaines, mais pas pour Dieu!

Heureux ceux qui le savent,

et plus encore ceux qui l’expérimentent.

Yvon Charles