“Si vous êtes sans abri, voici un dollar…” Mais pourquoi le très jeune Kelvin Ellis venait-il de prononcer ces quelques mots?

Ouvrant lentement les yeux, Matthew fait face à l’enfant de neuf ans qui se dirige vers lui le bras tendu et la main ouverte dans laquelle se trouve un billet de 1$.

Décidément, la journée commençait de façon vraiment étonnante. Réveillé quelques minutes plus tôt par une alarme incendie, le quadragénaire avait quitté hâtivement ses appartements et s’était précipité à l’extérieur, habillé de vêtements dépareillés et tout échevelé.

Une fois dehors, s’apercevant qu’il s’agissait d’une fausse alerte, il avait décidé de commander un café.

Cependant, avant de s’attabler, il s’était retiré discrètement dans un coin du patio de l’établissement pour prier et se recueillir quelques instants comme il en avait l’habitude au début de chaque journée. Et c’est à ce moment-là que le jeune garçon l’avait interpellé en lui proposant de l’argent.

Sans en avoir conscience, l’enfant s’adressait non pas à un sans-abri mais à Matthew Busbice, un homme d’affaires américain, propriétaire d’entreprises spécialisées dans les articles de chasse et d’activités outdoor. Il appartient à une riche famille d’entrepreneurs et bénéficie d’une certaine notoriété que sa participation à plusieurs émissions de téléréalité a certainement renforcée.

Dans le café, l’apparence délaissée du millionnaire avait suscité chez le garçon empathie et générosité. Le billet qu’il tendait à Matthew, il l’avait reçu récemment de son père en récompense de ses bons résultats scolaires. C’était là le peu d’argent qu’il possédait et il souhaitait le donner à quelqu’un se trouvant dans le besoin. Il comptait bien ne pas manquer l’occasion d’aider cette personne qu’il pensait sans-abri.

Profondément touché par ce geste altruiste, le chef d’entreprise offrit une collation au jeune Kelvin puis l’invita quelque temps plus tard dans l’un de ses magasins de sport où le garçon eut 40 secondes pour prendre gratuitement tout ce qu’il voulait.

En tendant son unique billet de 1$ , Kelvin n’imaginait pas qu’il recevrait un vélo neuf et un arc à poulie en retour. Ce geste désintéressé lui avait procuré une joie plus grande que la valeur des biens dont il fut récompensé.

“Donnez quelque chose et vous avez l’impression d’en tirer beaucoup de choses » pouvait-il dire aux journalistes qui l’interrogeaient. Cette joie, il l’avait même communiquée au riche homme d’affaires qui reconnut n’avoir pas eu autant foi en l’humanité depuis très longtemps.

J.G.