C’était il y a exactement cent ans: le 17 septembre 1924, Marguerite Nicolas (née Le Rouzic) voyait le jour à Plounévez-Quintin où son père était régisseur de fermes.

«Elle a eu une enfance heureuse, se rappelle sa fille Andrée qui veille chaque jour sur elle. Elle aimait particulièrement les parties de chasse, de pêche et les courses de chevaux: un vrai « garçon manqué »!»

Elle arrive en 1944 à Plévin comme coiffeuse. Elle y rencontre son futur mari, Joseph, et ils se marieront en 1949. Elle va alors aider son mari qui avait repris et développé le commerce de sa mère, une épicerie où l’on trouvait de tout, depuis la mercerie jusqu’aux fruits et légumes en passant par la viande… Joseph y ajoute une activité de boulanger-pâtissier. «Mes parents ont énormément travaillé, ils n’ont pas eu beaucoup de temps pour m’élever, se remémore Andrée. Ma mère aimait passionnément son métier et notamment le contact avec la clientèle.»

Marguerite ne parlait pas breton en arrivant à Plévin, mais l’a appris avec ses clientes. étant d’humeur rieuse, elle plaisantait souvent, et tout se faisait uniquement en breton. Sa fille se souvient que plus d’une fois, en voyant tout le monde rire, elle demandait à ce qu’on lui explique, mais on lui répondait: «on ne peut pas le traduire en français, ça ne rendrait rien…». Ses clientes appréciaient aussi son écoute bienveillante: «Je ne l’ai jamais entendue critiquer quelqu’un».

Mais deux ans avant sa retraite, elle a eu la tristesse de perdre son mari. «Ces deux années ont été terribles pour elle, parce qu’elle a continué à faire le pain et les pâtisseries. Il lui arrivait de ne dormir que deux heures par nuit pour avoir le temps de cuire le pain, puis de tenir le magasin en journée», explique Andrée.

Depuis 40 ans, elle est donc en retraite et, devenue la doyenne de Plévin, elle vit toujours à son domicile, entourée de sa fille, des aide-ménagères et des infirmières. Son secret pour bien vieillir? «Elle voit toujours le bon côté des choses, elle est très bienveillante», résume sa fille. Dotée d’une forte personnalité, elle ne se laisse pas abattre et continue à manger de bon appétit, depuis les crêpes du petit-déjeuner jusqu’aux plats en sauce… Si elle ne se repère plus trop dans le temps, elle garde sa bonne humeur et émerveille ceux qui l’entourent par son dynamisme. Un bel exemple pour tous, jeunes ou moins jeunes !