Mettre le feu à ses chaussures avant de les porter… Certainement que cette idée ne vous est jamais venue à l’esprit et qu’elle vous paraîtra même quelque peu saugrenue. Et pourtant, il s’agit là d’un nouveau concept plutôt surprenant lancé en début d’année par un équipementier japonais bien connu. Imaginée en partenariat avec le label américain Airei, une nouvelle paire de chaussures inédite a été conçue par le fabricant.

En apparence, elle ressemble au modèle Gel Quantum Kinetic déjà commercialisé et dont elle s’inspire largement. De couleur noire avec des semelles brillantes, les baskets sont entourées d’une gaze de khadi, une étoffe légère et transparente, constituée de fils de coton et tissée et filée à la main en Inde.

C’est ce revêtement peu commun qui constitue l’originalité de ces chaussures uniques en leur genre. Car avant de s’en chausser, une petite manipulation s’impose. En effet, il faut tout d’abord les enflammer à l’aide d’un briquet ou d’allumettes. La gaze qui constitue la première couche de tissu des chaussures s’embrase et brûle alors. Une fois les flammes éteintes et l’étoffe consumée, le logo de l’équipementier apparaît et la paire revêt une apparence volontairement usée et unique. D’après le concepteur, il s’agirait « d’une ode à l’esprit indomptable qui réside en nous tous […] Les flammes symbolisent l’immersion dans une noble cause, et les tissus de la chaussure dévoilée portent les cicatrices des défis surmontés»…

Produites en seulement 30 exemplaires signés et numérotés, ces quelques paires ont été vendues en très peu de temps. Commercialisées à un prix débutant aux alentours de 265 $ (soit plus de 230 €), elles ont vu leur tarif grimper jusqu’à près de 2700 $ (soit plus de 2400 €) sur certains sites où elles furent revendues.

Ainsi va la mode… souvent aussi surprenante qu’extravagante et dictée par les couturiers, mannequins et grands industriels du textile… Après les vêtements délavés et les jeans « destroy », volontairement troués ou déchiquetés, voici les chaussures à brûler… Destruction créatrice ou création destructrice, à chacun d’en juger. Car que dire des conditions dans lesquelles travaillent souvent ceux qui fabriquent ces produits commercialisés et portés à l’autre bout du monde dans une frivolité parfois teintée d’une certaine indifférence.

Toutefois, une chose semble sûre, l’expression «flambant neuve» a rarement semblé aussi adaptée pour les caractériser.

J.G.