Il est devenu éleveur laitier, mais a aussi développé son «cheptel» de ruches, puisqu’il en compte une centaine aujourd’hui. Il espère d’ailleurs passer la main à son fils à la ferme pour se consacrer pleinement à «ses» abeilles.
Il y a du travail tout au long de l’année. En hiver, il faut nourrir les jeunes essaims avec une pâte à base de sucre. Quand la végétation repart, après le nettoyage de printemps, des cadres de cire fraîche sont posés : les abeilles y pondront leurs larves. Ensuite, on ajoute une ou deux hausses, pour accompagner le développement de l’essaim. Fin avril, ce sera la récolte de miel de printemps (de colza et de fruitiers).
«En 2024, je n’ai même pas récolté un kilogramme de miel par ruche, tant le temps était froid et humide», explique Philippe. Les abeilles sont en effet très sensibles aux conditions climatiques.
En juin, c’est le début du miel d’été : ronce, châtaigner ou bruyère… «Une partie passionnante du métier est l’élevage de reines. Pour cela, on prélève des larves qu’on place dans des ruches d’élevage. J’utilise surtout des abeilles Buckfast, hybridation de plusieurs races, qui sont productives, peu agressives, mais assez fragiles. J’ai aussi quelques abeilles noires locales dont j’espère augmenter le nombre.»
Lors du travail autour des ruches, Philippe se protège soigneusement le visage, mais préfère rester mains nues : «les piqûres ne me font plus rien !» Il prévoit toujours un enfumoir pour calmer l’essaim en cas de panique, et évite les parfums ou les bruits de moteur.
Sa production peut varier de 750 kg à 3 tonnes par an, selon la météo. Plusieurs autres menaces pèsent sur les abeilles : les insecticides, la disparition des talus avec leurs fleurs sauvages, le frelon asiatique (la moitié des ruches anéanties en 2023…) ou encore un acarien, le varroa.
Mais Philippe garde sa passion pour ce monde complexe et fascinant des abeilles.«Pour celui qui voudrait se lancer, je conseille de faire quelques stages, parce que c’est devenu très technique», conclut-il.