«TikTok a détruit ma vie…» C’est par ces quelques mots prononcés d’une voix grave que l’influenceuse Alba débutait sa courte vidéo postée sur le réseau social TikTok. Connue plutôt sous le pseudonyme de @alboxe, la jeune femme témoignait alors de son addiction à la plate-forme chinoise et des terribles conséquences qui en résultaient, tant sur le plan physique que cognitif et mental.
Près d’un an plus tard, ce cri de détresse est aussi, en essence, celui de ces onze familles qui ont récemment porté plainte contre TikTok qu’elles jugent responsable de l’exposition de leurs enfants à de nombreuses vidéos faisant la promotion du suicide, de l’automutilation ou encore des troubles alimentaires (l’anorexie mentale entre autres). En effet, quatre de leurs enfants ont mis fin à leurs jours, quand plusieurs autres ont fait une tentative de suicide. Ils se sont vus “enfermés dans un cercle vicieux jusqu’à ce que le suicide leur soit montré comme une voie de libération ».
Plus que l’application elle-même, c’est l’algorithme qu’elle cache qui est ici à nouveau pointé du doigt par le collectif des parents. Souvent critiqué ces dernières années, le système qui recommande le contenu de l’application chinoise peut identifier très rapidement chez un jeune plusieurs de ses goûts, son état émotif et d’autres éléments sensibles pour cibler l’utilisateur ou impacter sa dépendance. L’objectif final étant bien évidemment de capter son attention le plus longtemps possible, quand bien même serait-il vulnérable sur le plan psychologique.
S’il est vrai qu’une véritable régulation semble plus que jamais nécessaire pour ces applications particulièrement utilisées, notamment chez les jeunes, ne conviendrait-il pas de questionner avant tout le réel intérêt de leur usage?
Alors qu’un utilisateur de TikTok passe en moyenne 95 minutes par jour sur l’application (auxquelles s’ajoute le temps passé sur les autres applications et réseaux sociaux…), la dépendance et les impacts délétères occasionnés laissent pour le moins perplexe, voire inquiet.
Malgré les pressions qui s’exercent, il est des refus qui sont salvateurs et que l’on ne regrette pas, pour soi-même et pour les siens.
En ce domaine des réseaux sociaux et écrans connectés de toutes sortes (comme en bien d’autres), le comportement des parents est directement impactant…
“Longue est la route par le précepte, courte et facile par l’exemple”, disait avec beaucoup de justesse Sénèque. Nul doute que l’analyse du philosophe du Ier siècle n’a rien perdu de son actualité.
J.G.