Ce vendredi soir-là, c’est en boitant de la hanche que Michel s’avance vers l’estrade où se situe celui qui préside l’assemblée générale et qui vient de prononcer son nom ainsi que celui de plusieurs autres bénévoles. Comme lui, ces derniers doivent recevoir plusieurs cadeaux pour honorer leur fidèle engagement au sein de l’association bretonne « La Pierre Le Bigaut, Mucoviscidose », qui collecte des fonds pour financer la recherche scientifique sur la mucoviscidose.
En effet, pendant plus de trente ans, l’association a notamment organisé deux rencontres sportives annuelles dans le but de sensibiliser les publics à cette cause mais surtout afin d’apporter aux soignants les moyens de vaincre cette maladie génétique. A ce jour, les traitements qui existent permettent d’améliorer la prise en charge de la maladie et l’espérance de vie des patients, mais aucun d’entre eux ne permet d’en guérir complètement.
Dans la salle des fêtes communale, où se mêlaient émotion et convivialité, plusieurs centaines de personnes étaient rassemblées pour une soirée qui clôturait l’année et marquait la fin de l’organisation des deux rassemblements sportifs caritatifs.
Michel fait partie des quelques bénévoles qui étaient là au tout début de l’aventure, en 1992. Année après année, il a sillonné le territoire avec la même persévérance, dans le but de collecter des dons auprès notamment des entreprises, des commerçants, des médecins et des particuliers. Confronté à la maladie d’un jeune garçon atteint de “la muco” qu’il a élevé avec sa femme, Michel est particulièrement sensible à ce combat contre la maladie.
Si l’octogénaire lannionnais se déplaçait avec difficulté ce soir-là, c’est parce qu’il s’est fait renverser par un automobiliste en traversant la chaussée, il y a maintenant un peu plus d’un an. Cependant, ce fâcheux accident qui le handicape certainement au quotidien, n’a altéré en rien le total engagement de celui qui a été surnommé le “super parraineur” de l’association. En effet, en 2023, le Costarmoricain a permis à cette dernière de recevoir près de 8000€ de dons. Ainsi, en 31 ans de service, Michel a collecté à lui seul près de 245000 euros.
Au-delà du bel exemple de dévouement qu’il nous donne, le “vieil homme” symbolise à lui seul ces nombreux “travailleurs de l’ombre” qui se mobilisent pour soutenir de nobles causes.
Souvent loin de la lumière des “projecteurs médiatiques”, il convient de saluer largement de tels engagements.
J.G.
