La scène se déroule dans le service des urgences pédiatriques de l’hôpital Trousseau à Paris : un petit enfant, âgé de huit mois, vient d’y être apporté, dans le coma.
L’équipe du Dr Nathalie de Suremain, qui prend en charge sa réanimation, ne parvient pas à déterminer la cause de ce mystérieux coma. Les jeunes parents, interrogés, ne voient pas ce qui pourrait l’avoir provoqué…
Jusqu’à ce que, finalement, ils expliquent fumer beaucoup le cannabis au lit, le bébé placé entre eux !
Celui-ci a donc été gravement intoxiqué par les émanations de cette drogue banalisée…
C’est ainsi que le pronostic vital d’une dizaine d’enfants a été engagé ces dernières années en France, et que l’on enregistre quelque 250 hospitalisations d’enfants de moins de 10 ans, notamment pour des intoxications accidentelles au cannabis, chiffre en très forte augmentation selon l’Agence nationale de sécurité du médicament.
L’augmentation constante de la consommation du cannabis (+3% par an depuis 2010) entraîne une baisse de la vigilance vis-à-vis de cette drogue, qui peut provoquer une détresse respiratoire mortelle chez l’enfant, d’autant que le taux de THC, la molécule active de cette drogue, a été multiplié par 3 en 15 ans…
En ce domaine comme en bien d’autres –tel l’alcoolisme– l’on peine à comprendre l’attitude qui prévaut dans notre société :
d’un côté, on déplore et vitupère les ravages de l’alcool, et en particulier l’alcoolisation croissante des jeunes… D’un autre, l’on tolère et favorise à nouveau la promotion des alcools, jusqu’au «matraquage» publicitaire comme on a pu le constater à l’époque des fêtes de fin d’année.
D’une part, l’on s’alarme des terribles dégâts que provoque la consommation de cannabis sur le cerveau des jeunes, notamment les troubles psychologiques et cognitifs mis en évidence par les scientifiques, par exemple; ou le rôle des drogues dans un nombre grandissant d’accidents de la route…
Mais d’autre part, on s’apprête à libéraliser – et donc à augmenter – la consommation du cannabis! Schizophrénie volontaire? Hypocrisie cynique ? ou principe d’irresponsabilité érigé en mode de vie ?
Beaucoup de psychologues et sociologues avertis disent nos sociétés occidentales frappées «d’adulescence», c’est-à-dire d’une immaturité typique de l’adolescence, mais qui perdure dans les générations adultes…
Peut-être, effectivement, qu’à force de jeunisme, des foules y restent ou y retombent-elles en enfance, chérissant le cocon ludique, insouciant, et déresponsabilisé de la jeunesse, aujourd’hui augmenté par les mondes virtuels que crée l’espace numérique ?
Pourtant, le réel du monde risque de réserver de bien douloureux réveils aux sociétés infantiles !…
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