L’évocation musicale y était, le style des célébrités locales un peu moins, mais l’on pardonnera à l’apprenti guide touristique sa juvénile erreur d’identification !
Si chacun peut imaginer voir qui il veut dans les trois musiciennes du giratoire, les statues de bronze qui se dressent désormais en divers lieux de la ville sont au contraire identifiables au premier coup d’œil tant les ressemblances avec leurs «modèles» sont frappantes. Ainsi, bien des Carhaisiens qui ont connu le cheminot Ernest Brocher, dont la statue a été judicieusement installée sur le marchepied de la locomotive Mallet E 415, ont cru le voir «en chair et en os» tellement son visage et son expression même sont rendus trait pour trait.
De même, les quatre champions cyclistes, les sœurs Goadec, l’écrivain Anatole Le Braz sont d’un réalisme remarquable et rencontrent un franc succès.
Quant à la statue d’Anjela Duval, elle suscite déjà – et fort logiquement – beaucoup de commentaires admiratifs avant même son installation définitive !
Reste celle du Général Jacques de Bollardière, icône de la non-violence… Malgré la rigoureuse fidélité du visage, de l’allure et du geste, elle recueille souvent des remarques critiques : «trop petite», «invisible» dans son environnement…
Difficile de plaire à tout le monde, surtout dans un pays aussi frondeur que le nôtre… Reste que la figure est très réaliste, conformément au parti-pris de son auteur: le grand homme était plutôt petit, et l’échelle choisie par l’artiste était le 1 sur 1 : taille réelle. Sans doute eût-il fallu l’élever sur un socle pour le rendre plus visible…
Certes, l’on pourrait placer de Bollardière sur le piédestal de La Tour d’Auvergne – lui aussi soldat pacifique – et transporter l’illustre et majestueux Carhaisien en lieu et place de ce dernier – place du 19 mars 1962 – où il aurait encore fière allure… Mais il n’est pas certain que cette idée un rien iconoclaste fasse l’unanimité.
Puisse-t-elle ne pétrifier ni ne statufier personne !