Cette fermeture laisse un vide au cœur de la ville; non seulement en raison de la place centrale qu’occupait l’enseigne, au carrefour principal du centre-ville, mais parce qu’une «vieille institution» du commerce carhaisien a ainsi cessé d’exister, lieu emblématique de la vie socio-économique de notre cité!…
Les «vieux Carhaisiens» se souviennent de l’époque où la Maison de la Presse avait son pas de porte dans la rue Brizeux, et derrière son comptoir un «personnage local» : «Jeannot la Presse» (M. Jean Troadec), et son épouse Marie Tosser, qui y avaient eux-mêmes succédé aux parents de celle-ci.
Certes, journaux et livres ont à Carhaix d’autres points de vente, par exemple au Centre Leclerc, à l’Espace Culturel, à Intermarché, ou encore à «La maison du Fumeur», rue Brizeux…
Ce n’est donc pas tant l’accès à la presse qui va manquer, qu’une présence et une offre abondante de celle-ci au centre-ville, avec en outre une certaine forme de service de proximité, et un carrefour de rencontres et de convivialité…
A l’heure où la revitalisation des centres-villes et centres-bourgs, ainsi que le maintien du «petit commerce», suscitent bien des préoccupations un peu partout dans le pays, avoir au cœur de Carhaix une véritable Maison de la Presse serait plus qu’utile: nécessaire !
Nul ne l’ignore, parvenir à faire vivre aujourd’hui une Maison de la Presse est un véritable défi, tant les habitudes de consommation ont changé…
Cependant, n’y aurait-il pas à entreprendre ou à soutenir ici une démarche semblable à celle que des communes rurales conduisent avec dynamisme et persévérance pour maintenir ou recréer de petits commerces de centre-bourg, tels des épiceries, «alimentations générales», «mini-markets», ou boulangeries…?
Mais, comme le disait déjà en mai 2012 M. Philippe Marie, gérant de la Maison de la Presse, dans une interview accordée à «Regard d’Espérance», un tel commerce ne saurait être viable sans une adhésion et une participation active de la population, c’est-à-dire sans que les «consommateurs» de presse et de culture ne soient ici des «consom-acteurs».
Un centre-ville ne peut vivre par lui-même. Le faire vivre est l’affaire de tous.