«Oui, je peux dire que j’ai fait un métier de rêve», s’exclame Sylvain Thuault. Ce sexagénaire sportif a en effet traversé les cinq continents et 66 pays pour organiser des raids aventure dans les endroits les plus sauvages de la planète.
En 1984, il rejoint son épouse aux Arcs (Savoie). Amoureux des grands espaces, il travaille comme accompagnateur de montagne. Son patron, Alain Gaimard, développe des raids aventure combinant des sports différents: course à pied, spéléologie, kayak… A partir de 1989, Sylvain devient membre de l’organisation du « Raid Gauloises », initié par le journaliste sportif Gérard Fusil. Il est ensuite directeur de course de plusieurs grands raids internationaux.
«Le stress était permanent! Heureusement, je n’ai eu à déplorer que trois blessés sérieux, qui s’en sont bien remis, explique Sylvain Thuault. Par contre, les paysages étaient somptueux, que ce soit au Japon, en Argentine, en Nouvelle-Zélande…»
En 2009, il est missionné par Renault pour organiser «le voyage d’une vie»: une expédition de 12 camions et 30000 km à parcourir du Cap Nord (en Norvège) au Cap (en Afrique du Sud)! «Chaque jour qui passait, je le savourais!»
En 2011, il devient directeur d’une course qui fait concourir en binôme un valide et un handicapé. «Cette course, c’est la chose qui a le plus de sens dans ma vie, confie Sylvain. D’ailleurs, après le covid, j’ai continué bénévolement, puisque je suis en retraite. Le défi consiste à parcourir 600 km en tandem ou en canoé. Pendant la course, il y a une vraie mixité sociale, et on ne voit plus le handicap.»
Les parents d’un schizophrène lourd sont ainsi venus le voir à la fin de son 3e raid pour le remercier de l’amélioration de son état: «Jamais la science n’a réussi à faire ça!». La prochaine édition est prévue en 2025.
Il a aussi rencontré beaucoup de grands marins, dont le célèbre Tabarly. 18 sont d’ailleurs venus à Saint-Hernin en 2007 pour deux jours de sport et d’échanges. «C’était amusant de les retrouver ici! Jean Le Cam s’est cassé une clavicule en tombant à vélo», se remémore Sylvain.
Il a découvert Saint-Hernin dès son jeune âge par son grand-père qui s’était lié d’amitié avec le maire pendant le service militaire. «C’est toute ma vie, ici, je m’y sens tellement bien. Par contre, je suis dévasté de voir tous ces talus qui disparaissent… Je regrette les paysages de mon enfance», conclut-il nostalgique.