Certes, les froides données techniques et statistiques sont imparables: il n’y a pas de repreneurs. Brasparts n’a plus de médecin. Sa population de 1050 habitants est loin des 2500 jugés nécessaires pour la viabilité d’une officine… Et Pleyben, ses médecins et sa pharmacie sont à une dizaine de kilomètres. La commune de Brasparts n’est donc pas classée en «zone prioritaire», ce qui l’empêche de bénéficier d’aides diverses…
Voilà, tout est dit… Si l’on s’en tient à une logique comptable.
Et c’est ainsi que, de commerce en école, de services publics en cabinets médicaux et pharmacies qui disparaissent, le cercle vicieux de la désertification continue à tourner impitoyablement dans les zones rurales du pays : faute de services, les habitants partent, et faute d’habitants, les services partent… situation qui suscite bien plus de lamentations que d’action.
Car au-delà des arguments et des arguties, des statistiques et des données techniques, l’absence de véritable politique nationale d’aménagement du territoire, à grande échelle, crée de facto une politique de déménagement du territoire : l’on continue à vider les campagnes pour remplir des villes de plus en plus gigantesques. Transformer le pays en vastes espaces dépeuplés parsemés de métropoles surpeuplées est la voie de la facilité, de même que la politique assumée et prônée par certains.
Politique à courte vue, qui ferme les yeux sur les problèmes où se débattent les grandes concentrations urbaines, tels la pollution, l’engorgement des transports, la délinquance, les prix de l’immobilier, et tant d’autres…
Notre pays a besoin d’une vraie politique de ré-aménagement de son territoire, d’une véritable dynamique – pensée et organisée – de revitalisation de ses zones rurales, de leurs villages, bourgs, petites villes.
Ce devrait être une Grande Cause Nationale !
N’y avait-il vraiment rien à faire pour la pharmacie de Brasparts ? Comme pour les pharmacies, commerces, écoles, services publics de tous les Brasparts de France et de Navarre ?