Hier, quatrième chute mortelle de l’année au Cervin.
Deux alpinistes allemands descendant en dehors de la voie normale ont été surpris par une chute de pierres.
L’un d’eux a été grièvement blessé, l’autre a fait une chute de plus de quatre cents mètres dans la face est ; il est mort sur le coup.
L’hélicoptère d’«Air Zermatt» s’est rendu sur les lieux de l’accident… et a treuillé le blessé de l’arête du Hörnli.
Le survivant a été héliporté à l’hôpital, puis le corps de son camarade évacué et ramené à Zermatt.
Voilà l’un des innombrables communiqués témoignant de l’activité d’une petite flotte d’hélicoptères stationnés au pied du Cervin.
Il se produit chaque jour des accidents de montagne, presque chaque jour les sauveteurs sont mis à contribution.»
Ces paroles si sobres d’un pionnier des sauvetages aériens introduisent les récits de dramatiques tentatives pour sauver des alpinistes en grand danger.
Dans le livre «Ces secours qui tombent du ciel», de S. Stangler, l’héroïsme quotidien, les fatigues, les angoisses, les sentiments de ces héros de l’ombre, sont évoqués avec pudeur et concision.
Et pourtant ! Il arrive que la montagne, ses glaciers, ses crevasses, ses avalanches… les blessent eux aussi ou les tuent !
Ces hommes et femmes qui acceptent de donner leur vie pour sauver d’autres êtres humains, qu’ils ne connaissent pas,
qui leur sont totalement étrangers,
sont l’honneur et la sève de l’humanité.
Qu’ils affrontent la fureur de l’océan, les mirages et dangers des déserts,
les rocs et neiges des montagnes… leur courage, leur abnégation, leurs souffrances sont semblables.
«Secourir, aider» ! sauver, est le but de l’existence de ces personnes, peu nombreuses, que l’on peut qualifier de «sel de la terre» !
Dans un monde où trop souvent l’indifférence au sort d’autrui est une quasi norme,
ou pire encore : des individus sans morale, sans scrupules, sans la moindre fibre d’humanité, agressent, violent, tuent…,
où les spoliations, les actes de barbarie, les persécutions font régner la peur,
où les guerres fauchent, dans leur jeunesse ou dans la fleur de l’âge, des multitudes,
où l’autre est plus un concurrent, une proie, un ennemi, qu’un frère,
ils rappellent la véritable destinée de l’homme:
aimer et non haïr,
s’entraider et non nuire,
tendre la main et non le poing,
encourager et non humilier,
redonner l’espérance et non éteindre l’espoir.
Un seul acte de bonté, une seule parole de fraternité, un seul sourire, même,
et les bassesses et égoïsmes de la chronique des jours s’en trouvent éloignés,
l’horizon éclairci.
Certes les professionnels du secours, de l’assistance… sont dignes du plus grand respect et de la reconnaissance,
mais d’autres qui, dans leur entourage, se dévouent tout au long de l’année ou occasionnellement, le sont aussi.
Ces hommes et femmes de tous âges, de toutes conditions,
pour lesquels «donner un coup de main», «aider» est tout naturel,
sont autant de signes venus «du cœur», dans un univers qui en manque cruellement.
Ils ne recherchent aucunement «à se faire voir», à être loués pour leur philanthropie et leur altruisme.
Ces pensées ne les effleurent même pas et ils seraient gênés de s’entendre «vantés»!
C’est souvent au détour d’une conversation que leurs actes et engagements sont incidemment évoqués,
ou parfois, alors qu’ils ont quitté cette terre et que resurgit leur souvenir.
C’est leurs exemples qui devraient inspirer
ceux qui écrivent…
ceux qui filment…
ceux qui parlent aux micros des radios et des TV…
Les enfants et les jeunes seraient autrement édifiés, instruits, formés, si au lieu des actes de violence, de débauche, de fraude… ils avaient une autre vision de notre monde,
si d’autres réalités leur étaient présentées.
Alors peut-être que les attitudes et les comportements changeraient dès le plus jeune âge.
Alcool, drogues… et autre voies redoutables ne les tenteraient pas !
C’est un véritable renversement des «valeurs» qu’il faudrait opérer, redonnant, dès l’école, dans les familles, dans toute la société,
leur juste place aux principes fondamentaux qui seuls permettent une vie harmonieuse et heureuse, tant dans le couple, les familles que les nations.
Notre monde en dérive s’est longtemps adonné aux méthodes que diffusent nombre de films, livres, vidéos… où les humains que nous sommes sont incités à vivre et agir en égoïste, voire en prédateur…
Il serait peut-être temps «d’essayer» l’autre voie,
celle qui élève l’être humain, qui l’affranchit de ses aliénations et aveuglements, qui l’exalte, en lui révélant sa véritable destinée.
Une vie, non pas animale, encore moins robotisée, mais de personnes créées à l’image de Dieu,
appelées à aimer, à rayonner de joie et de paix,
à vivre dans la droiture et la miséricorde.
Alors, il serait possible de comparer les «deux mondes» !
Et la démonstration pourrait amener l’humanité à choisir un chemin de lumière,
celui tracé par le Christ, et que l’Évangile enseigne.