En Centre-Bretagne, comme dans toutes les zones rurales du pays, les municipalités font tout pour maintenir contre «vents et marées» leurs «petites écoles» communales.
L’école y est à la fois un symbole et un élément crucial: service essentiel à la population; équipement indispensable pour espérer accueillir de nouveaux habitants; et témoin d’une vie locale qui se maintient.
Ainsi que le disait le regretté Rémi Lorinquer, alors maire de Carnoët, dans un interview accordé à «Regard d’Espérance»: «Ne plus entendre le bruit d’une cour de récréation retentir dans le bourg est tout un symbole: cela signifie que la vie s’en est allée…»
Pour bien des communes, garder leur école ne va pas sans mal, et implique d’y consacrer de gros investissements en proportion de leurs ressources.
Souvent, cela passe par des «regroupements pédagogiques» entre communes voisines pour éviter des fermetures que les baisses d’effectifs rendent inexorables…
Mais voici que semble se profiler la généralisation d’une politique nationale de regroupements à très grande échelle: la création d’établissements Publics d’Enseignements Primaires, qui ferait passer de 45000 à 18000 le nombre des écoles: 80% d’entres elles disparaîtraient en fait!
La constitution de 60 «cités éducatives» est prévue pour la rentrée 2019, Créteil ayant annoncé début novembre la construction d’une telle cité destinée à accueillir 800 élèves dans 40 classes, avec suppression de 4 écoles…
L’on imagine ce que signifierait en zone rurale pareils regroupements, en termes de distances à parcourir, de problèmes de transport, d’horaires pour les enfants, donc de fatigue…
Or, les «petites écoles» offrent, elles, non seulement la proximité –géographique et relationnelle– mais aussi une qualité de vie, un environnement propice, une échelle humaine…
Deux «logiques» inverses s’affrontent clairement ici: celle de l’intérêt des enfants et celle, «comptable», du système.
Mais là comme ailleurs, ce sont la logique et la dimension humaines qui doivent primer!