Un entretien annuel s’impose : il peut suffire d’une grande feuille d’arbre sur un panneau pour que son rendement chute de moitié. C’est même deux fois par an en bord de mer, notamment à cause des goélands et de leurs déjections. « Il arrive qu’ils fassent leur nid sur le panneau, auquel cas le rendement est vraiment altéré, précise Mathieu. Mais l’accès aux toits est impossible lors de la période de nidification, car les oiseaux sont trop agressifs ! »
Pour faire un premier diagnostic, il utilise un drone. Il a dû passer différentes habilitations, y compris militaires, pour piloter ce concentré de technologie. « Le drone est capable d’analyser les personnes présentes autour de lui : s’il repère des enfants, il va modifier son comportement et m’alerter. Il détecte aussi les lignes électriques et téléphoniques. »
Mais même avec cet outil, il faut bien monter sur les toits pour nettoyer le film de poussière. Le nettoyage se fait avec une brosse télescopique (jusqu’à 13 m de long !) mais aussi avec un robot monté sur chenille, qui pèse 70 kg. « A Lorient, sur le K2 (l’ancienne base sous-marine), il me faut 4 jours pour nettoyer les 10 000 panneaux solaires ! »
Il faut parfois intervenir pour remplacer des panneaux : par exemple, lors de la tempête Ciaran, 4 panneaux se sont décrochés et en ont abîmé 48 autres…
Son métier l’amène à se déplacer sur une grande partie de la Bretagne. Son collègue est même allé au Sierra Leone pour remplacer des groupes électrogènes par des panneaux solaires sur un hôpital de Médecins sans Frontières. « Les conditions sont autrement plus difficiles, avec les risques liés aux bandes armées. » A cause de la pénurie d’eau, le nettoyage des panneaux se fait alors à sec, mais il faut le faire beaucoup plus souvent à cause de la poussière abondante…
Depuis le covid, M. Duplain trouve qu’il y a une augmentation de la demande en panneaux solaires : « Quand tout était à l’arrêt, on a pu se rendre compte que le soleil, lui, serait toujours là, d’où un engouement pour cette énergie ! »