«…Il faut qu’il fasse un effort !»
Mauvais moment pour le garçon… et ses parents !
L’enseignante, courtoise mais ferme, ne veut pas céder à la facilité et ainsi éviter de «contrarier» ce père et cette mère d’élève qui sont venus expliquer à «l’institutrice» que leur enfant devrait avoir de meilleurs résultats…
Implicitement ils seraient enclins à considérer que «la faute» est peut-être chez l’enseignante…
Cette dernière ne s’en laisse pas conter, et très poliment mais fermement conclut :
«Il ne travaille pas !»
Autrefois, nombre de parents se seraient exclamés:
«Pourtant, il a les capacités… s’il voulait…»,
Ce qui exonérait la famille de toute responsabilité…
Mais les ans se sont écoulés et «l’effort, le travail…» semblent ne plus avoir «une cote élevée», à l’heure des loisirs, des jeux vidéo, d’Internet…
Et pourtant,
vouloir «réussir» sans s’en donner la moindre peine est illusoire,
que l’on soit enfant, jeune, ou adulte!
Il est vrai que les pressions, les nouveautés pédagogiques, les arguments psychologiques… ont peu à peu, eu raison des «notes», des classements, d’examens…, et que «le bac» lui-même a été de plus en plus largement accordé à tous, ou presque; de même «aller à la fac» est devenu un quasi droit !
Et tant pis pour les «décrochés» des premières années, sans horizon ni perspective… Et pour les «profs» qui sont submergés et dont le noble métier s’en trouve altéré voire dénaturé…
«Tout le monde doit réussir» et la démagogie, qu’elle soit politique ou d’autres origines et objectifs, a imposé dans le grand public cette apparence de justice…
Il est évident : chacun, quel qu’il soit, doit avoir la possibilité de «réussir», s’il en a les capacités et s’il en prend les moyens.
Mais pas si la paresse, le désintérêt, la primauté donnée aux loisirs, jouissances… entraînent l’échec… agir ainsi serait donner «une prime» à la fainéantise et au «je m’en foutisme»…
et dévaluer tous les diplômes, et tous les titres universitaires ou autres…
Quelques pays ont choisi cette voie et… les jeunes furent les premiers à en pâtir : nul ne voulait les embaucher, et des concours, qui ne disaient pas leur nom, furent organisés discrètement pour «sélectionner» les jeunes désirés.
Je m’entretenais il y a quelque temps avec une directrice d’école en retraite, qui fut une excellente pédagogue.
Voici, en substance, ce qu’elle faisait remarquer :
«…j’ai parfois expliqué à des parents ou des collègues, qu’à l’école, on ne peut se passer des efforts… car tout apprentissage demande des efforts.
Tout le monde est bien d’accord pour dire que si l’on veut jouer de la guitare ou du piano… il faut apprendre et s’entraîner même si, par moments, c’est fastidieux ! Puis on est récompensé par la réussite.
Si l’on veut conduire, il faut s’astreindre à apprendre «le code de la route», prendre des leçons de conduite…
Si l’on veut réussir une recette de cuisine, il faut étudier la recette, acheter les ingrédients, suivre les consignes…
Dans tous les domaines, en éducation et à l’école y compris, il faut faire des efforts pour apprendre et réussir.
On peut essayer de rendre l’apprentissage plus ludique, plus intéressant… mais on ne peut éviter des efforts.
Donc il faut donner à l’enfant le goût de l’effort… qui permet de réussir.»
Cette directrice d’école, enseignante de grande expérience, a aidé de très nombreux enfants durant sa longue carrière et reçu la reconnaissance de nombreux parents…
Nul doute qu’elle partagerait les réflexions et conseils donnés par le Dr Mac Millen :
«…Aujourd’hui, les parents craignent que leurs enfants ne soient victimes de frustrations, et les laissent ainsi devenir des adolescents indisciplinés qui deviendront la proie des frustrations de la vie…»
«…Des enfants qui n’auront pas appris à supporter des frustrations dans les quinze premières années de leur vie ne seront pas préparés à faire face aux exigences de la vie adulte.
Désarmés devant les chocs et problèmes de l’existence, ils connaîtront des tensions inhabituelles et subiront des sécrétions chimiques internes anormales et intenses…»
« Un conseil salutaire »
Le Dr Mac Millen affirme :
«Un garçon à qui l’on donne un programme de travail ne deviendra probablement jamais l’un de ces jeunes voyous qui trouvent amusant de démolir des pianos ou des meubles à la hache, ou qui mettent le feu aux voitures. Il n’émargera probablement pas non plus au budget familial pour des traitements psychiatriques».
Et il «ose» donner ce conseil en citant la Bible :
«Les enfants aiment faire des actes déraisonnables (des «bêtises»)… Quelques bonnes corrections les guériront de cette tendance hypothéquante.»
Il semblerait de fait que l’extrême sévérité ponctuée de coups du passé ait été remplacée par le «laisser faire»… «à la Freud» ou autres étonnants donneurs de leçons…
L’éducation des enfants est une mission trop délicate et importante pour que les parents l’abandonnent aux sirènes dites modernes…
Le bon sens et l’amour véritable, celui qui cherche le meilleur pour l’être aimé, éloignent de toutes voies extrêmes, qu’elles soient symbolisées par «le bâton» ou le laxisme.
En cette époque sans repères, sans bases, mais où les théories, les modes les plus diverses et parfois redoutables apparaissent et sont quotidiennement présentes à la télévision, sur Internet…,
où nombre de jeunes – et d’adultes de tous âges – cherchent refuge et fuite dans l’alcool, les drogues, les dérives de toutes sortes…,
il peut paraître étonnant sinon irréaliste de parler de «l’effort», du «travail»…
Mais au-delà de «l’effort», n’est-ce pas la maîtrise de soi, la force d’âme, la discipline que l’on s’impose, avec ses «oui» et ses «non», et donc la conduite de sa vie que nous évoquons ?
L’enfant, le jeune, l’homme comme la femme de tous âges, ne seront réellement libres qu’en se dominant et en se dirigeant vers ce qui libère, qui épanouit, qui élève.
Noël est proche… et la réalité profonde de Noël, sa véritable signification est la main tendue par Dieu aux humains en errance…
Un espoir, une lumière, un chemin qui mène jusque dans l’éternité.