«Un bout de pain, mamie, s’il te plaît !»

Maëlann, 2 ans, comme beaucoup d’enfants, aime le pain et le considère presque comme une friandise, d’autant plus que de nos jours le pain se décline en formes et apprêts plus appétissants les uns que les autres.

étonnant? Cet aliment commun à plusieurs cultures est parfois pourtant méprisé, gaspillé… et cependant il demeure le symbole de l’activité humaine.

«Il nous faut gagner notre pain à la sueur de notre front»; et cela depuis les commencements a été imposé à Adam et ève en rébellion, par le Créateur.

Le pain est connu depuis les temps anciens comme aliment de base traditionnel.

En France, déjà au Moyen Âge, des manuels le mentionnent.

Bien avant, au Ve siècle avant Jésus-Christ, il était déjà consommé sous forme de galette de blé par les athlètes, aux jeux olympiques en Grèce.

Il aurait existé dès le paléolithique supérieur. Il serait, selon des chercheurs, antérieur à l’agriculture et à la poterie!

Il contient des glucides, dits complexes, de l’amidon, des vitamines B1 et E, du magnésium, du phosphore, du fer, des protéines… et très peu de matières grasses.

En particulier, il est très adapté aux besoins des sportifs.

Son assimilation par l’organisme est lente. Il fournit une énergie durable disponible pour la durée de l’effort.

Et, tels les enfants, reconnaissons que sa saveur est agréable…

Il ne ferait pas grossir! C’est comme le soulignait non sans humour un scientifique: «C’est ce que l’on met dessus qui peut parfois engendrer un certain embonpoint!»

Il fait tellement partie de notre quotidien, que nous pourrions en oublier l’importance.

Mais qu’il vienne à manquer, et alors apparaît à nos yeux sa juste valeur!

Il fait partie de ces choses qui accompagnent notre vie, à tel point que l’on pourrait en oublier l’intérêt… qui s’impose soudain si quelque événement nous en prive…

Veillons à donner en tous temps, à chaque personne, à chaque entité la juste place qui leur revient, sans attendre que quelques soubresauts de l’existence nous y contraignent!

Reconnaître ce qu’est pour nous la présence de telle ou telle personne (l’épouse, le mari, les enfants, la famille, les amis …) est indispensable,

et de même reconnaître objectivement l’importance d’objets même mineurs comme une fourchette, une cuillère, un couteau, une brosse à dents, un rasoir… ou une simple canne en cas de besoin, développe de saines dispositions en notre cerveau et en notre cœur.

Nous devenons plus modestes et sans nous rabaisser, cela nous rend plus humbles, en développant également notre honnêteté intellectuelle.

Nous serons aussi (petites causes-grands effets) gardés de la suffisance, de l’égocentrisme et de la constante insatisfaction qui dominent tant chez nombre de nos contemporains, exacerbés, il est vrai, par une publicité partout présente! d’autant plus que nous sommes habitués à la facilité que les techniques apportent en tous domaines, et aux «aides» que dispense largement une société d’assistance…

S’il fallait, brusquement, par un revers de l’Histoire, se retrouver comme ce fut le cas pour notre peuple lors de la guerre 40 (et que d’autres peuples vivent aujourd’hui en divers pays),

s’il fallait se retrouver démuni de tout ou presque et obligé de se mettre en quête de nourriture chaque jour, de cultiver un lopin de terre espérant ainsi obtenir quelques légumes…, nous serions bien marris!

A nos enfants, et à nous-mêmes, apprenons, réapprenons la valeur du pain, et de tout ce dont nous bénéficions en cette époque riche de notre histoire.

Ce faisant nous leur apprendrons à dire «merci», et nous les préparerons pour d’éventuelles difficultés qui peuvent surgir à chaque moment.

Ce n’est pas être pessimiste que d’évoquer ces possibilités, mais simplement réaliste.

«Partage ton pain avec celui qui a faim» dit la Bible.

Ce n’est pas seulement par «la sueur de notre front» que nous sommes enseignés, mais aussi par l’exemple de ceux qui, pensant aux autres, partagent, et leur pain, et leur amitié.

Il y a tant de souffrances, de misère apparente ou cachée…

Sachons les découvrir,

et avec délicatesse, les secourir, dans la mesure de nos moyens.

Partager… le pain est un acte d’humanité, qui nous conduit peu à peu dans le chemin que le Christ a frayé ici-bas.

Il nous a également appris à nous confier en «notre Père des cieux» pour toutes choses et en particulier pour ce qui, bien que d’apparence banale, nous est indispensable: la nourriture de chaque jour.

«Donne-nous, demande la prière qu’Il nous a enseignée, notre pain quotidien».

Quelle réhabilitation pour un aliment parfois si dévalué, surtout en notre époque !