Des maraîchers installés au cœur d’un bourg, ce n’est pas courant! Mais cette implantation n’a rien d’un hasard, c’était une volonté de la nouvelle équipe municipale. En 2023, c’est un jeune couple dynamique, Orlando et Emilie, qui a relevé le défi: «C’était très difficile de trouver du foncier, au sortir de la crise sanitaire.  Le bon contact avec la mairie nous a décidés à acheter deux hectares de prairie», explique Orlando, dont le parcours est atypique: au bout de six ans d’études en droit, il a voulu changer radicalement d’orientation. Après différentes expériences en France et en Espagne, où il a rencontré Emilie, ils ont passé tous deux un brevet agricole pour s’installer.

La mise en route d’une ferme maraîchère demande un travail considérable: installation des serres (chaque bâche mesure 640 m², la taille de trois terrains de tennis), travail de la terre, broyage des mauvaises herbes, travaux de plomberie… Le couple a été très touché par le soutien de la commune et par l’entraide agricole, qui reste une réalité. «Agriculteurs, employé communal, maire, simples bénévoles… Sans eux, tout aurait été beaucoup plus difficile», soulignent-ils.

De plus, la tempête Ciaran a déchiré les bâches de deux serres. «Là encore, beaucoup sont venus nous aider. Ça fait du bien de savoir qu’on est soutenu dans les moments difficiles!»

Cette année, 5 serres vont être opérationnelles en plus des cultures en plein champ. 45 sortes de légumes bio, mais aussi des fleurs coupées, sont proposées à la vente. «Parmi les succès de l’an passé, les melons charentais ont attiré environ 150 personnes, un record! C’était un très bon moment convivial!» se souvient Orlando.

Au départ, la vente devait se faire par internet. Mais ce système n’a pas beaucoup fonctionné. Par contre, la vente sur place a rapidement décollé. En août, la pluie a obligé à trouver une solution de repli dans un local joliment rénové au cœur du bourg. Finalement, ce local est en passe de devenir une épicerie bio, où seront aussi vendus des produits d’autres producteurs locaux (pain, viande, fromage…).

Comme l’explique Emilie, «à terme, nous espérons avoir un salarié à l’épicerie pour ouvrir plus de trois fois par semaine. Nous sommes très heureux de participer à la vie du village. Nous avons déjà noué beaucoup de liens et notre petit commerce permet aussi aux gens de se rencontrer. Nous sommes vraiment reconnaissants de l’accueil reçu !»

Olof Alexandersson