Ce jour-là, tout semblait se dérouler comme d’ordinaire jusqu’à ce qu’une femme l’appelle, paniquée et en pleurs, alors qu’il ramenait des clients d’Edimbourg (Ecosse).
Il s’agit d’une cliente et de ses amis, que John doit conduire à l’aéroport de Glasgow à trois heures du matin pour qu’ils embarquent dans un avion à destination de Londres.
Or, la compagnie aérienne qui doit les transporter vient d’annuler le vol en raison de conditions météorologiques orageuses. La détresse de cette femme est d’autant plus grande qu’une fois à Heathrows (l’aéroport de Londres), le groupe d’amis devait ensuite s’envoler à huit heures du matin en direction des Caraïbes pour y passer ses vacances. Ces dernières semblent désormais très compromises…
Sans tarder, John Murphy cherche alors pour eux d’autres vols et d’autres trains qui leur permettraient de se rendre à Londres avant le départ de leur deuxième vol. Mais aucune option n’est disponible.
Le chauffeur de 47 ans va alors prendre une décision étonnante. Après avoir déposé ses clients d’Édimbourg, il rentre chez lui pour prendre une douche rapide et accepte de conduire le groupe d’amis à une heure du matin. Direction Londres, où il les déposera directement à l’aéroport après sept heures de route, leur permettant d’embarquer à temps. Mais ce qui peut paraître encore plus étonnant, c’est que John Murphy l’a fait gratuitement.
Notons que «l’aventure» ne s’arrêtera pas là pour lui. Une fois à l’hôtel pour se reposer un peu, le chauffeur reçoit le message d’un homme qui est bloqué à l’aéroport avec sa fille et qui souhaiterait rejoindre l’Ecosse. Sans hésiter, John fait pour eux le voyage inverse (plus de 650 km)… là encore gratuitement. «J’étais à Londres de toute façon et je devais revenir à Falkirk», expliquera celui que certains qualifieront de «héros» de la route.
En effet, dans une société marquée par l’individualisme, il est heureux de constater que plusieurs, tels John Murphy, sont désintéressés et animés d’un esprit généreux. Sans doute ce dernier avait-il fait sienne cette maxime d’Anatole France qui dit que «ce qu’on aime dans la bonté, ce n’est pas le prix qu’elle coûte, c’est le bien qu’elle fait.»
J.G.