«Verdun» !
Pourquoi ce terrible drame n’a pas servi d’ultime leçon pour enfin ouvrir les yeux –et le cœur!– des hommes sur les horreurs des guerres?
A peine si ce nom évoque encore un peu pour un certain nombre de personnes de notre génération l’abîme de souffrance et de mort qu’il rappelle…
Et pourtant, comme l’écrivait dans la présentation de son livre, Georges Blond:
«Dans toute l’histoire de tous les peuples, aucune bataille n’a égalé en agonie la bataille de Verdun.
Aucun sol d’aucun pays n’a été aussi arrosé de sang humain que ce petit espace de paysage français.
Les estimations les plus récentes, écrivait-il, font état de quatre à cinq cent mille morts, tant Français qu’Allemands, et d’environ huit cent mille blessés graves, en forte proportion demeurés infirmes. Sur un front de bataille de vingt kilomètres, cent ou deux cent mille morts n’ont jamais reçu de sépulture. Leurs corps pulvérisés ont été mêlés à la terre…»
En quelques mots, l’ampleur du cataclysme déclenché par l’orgueil ou les calculs des hommes apparaît… mais qui pourra dire et avec quels mots l’immensité des souffrances causées, la multitude des vies brisées, la marque de la mort inscrite dans les cœurs, les souvenirs, l’existence d’une génération sacrifiée…
Les nombreux monuments aux morts sont certes les témoins de cette affreuse tuerie, et les noms qui s’égrènent en files impressionnantes sont autant de reproches muets…
Mais déjà les souvenirs se sont estompés, et d’autres guerres, notamment celle de 39-45, ont ajouté leurs terribles témoignages à ceux de «la Grande Guerre».
Car Verdun reste le symbole de cette «Grande Guerre» qui devait être «la dernière», comme l’espéraient beaucoup: «Après cela on bannira pour toujours la guerre»…
Espoirs et illusions déçus…
…et aujourd’hui, en Ukraine et en d’autres parties du monde, la haine et la cruauté des humains poursuivent leur course ininterrompue.
Et déjà, l’on recense les «foyers» de conflits possibles ou probables… en songeant qu’avec les armements dits modernes et notamment la bombe atomique les destructions deviendront hécatombes même «à l’arrière», parmi les civils, petits et grands!
Les êtres humains n’ont donc rien appris de l’histoire récente ou ancienne? Ou ne veulent-ils pas écouter, encore moins apprendre…
Le «problème» est donc en l’homme lui-même…
La soif de pouvoir, de dominer, de posséder, la cruauté ou l’indifférence au sort d’autrui, l’égocentrisme et tant d’autres sentiments vils et bas… triompheront-ils donc toujours?
Il est vrai que même au sein des familles, des couples, des villes et campagnes, il suffit de conflits d’intérêts ou de jalousie, d’envie… pour faire naître des querelles et des anathèmes.
Alors, que faire?
Éduquer, oui, sans relâche dès l’enfance, mais aussi à tous les âges… mais cela ne suffit pas, loin s’en faut…
On peut être «instruit», «cultivé» et ressentir de troubles sentiments et adopter des comportements hypothéquants pour les autres…
A l’éducation, il faut donc adjoindre le langage du cœur, celui qui éveille à la sensibilité, au respect de l’autre, aux désirs d’aider et d’aimer.
Seul l’Évangile nous parle ce langage, nous apporte ces paroles essentielles…
Et plus que des paroles,
l’Évangile nous montre une autre réalité: une vie rayonnante de paix, de joie intérieure,
d’amour et de miséricorde…
Une existence toute empreinte de sagesse, de mesure, de force maîtrisée, de don de soi, et d’espérance.
Tout cela et bien plus encore se trouve en une personne qui est venue au milieu des hommes telle «la lumière du monde».
Il s’agit du Christ, Jésus…
Qui plus est,
il apporte par sa mort et sa vie,
la certitude de la vie éternelle.
Verdun ! Le Christ !
Deux mots qui interpellent profondément.
Yvon Charles