«Nous sommes enchantées d’être venues ici en Centre-Bretagne !» Quand on sait que les personnes qui se sont ainsi exprimées, il y a quelques semaines, sont arrivées récemment de l’île de la Réunion, cette déclaration pourrait paraître bien surprenante !
En effet, au sortir d’un hiver encore plus humide que d’ordinaire et fort peu ensoleillé, nous serions, nous, plutôt enclins, à rêver des tropiques et de la douceur de l’Océan Indien…
Ces personnes ne parlaient pas de leur soulagement d’avoir échappé aux risques cycloniques qui sont une menace récurrente sur ces îles tropicales, parce que nous ne sommes pas nous non plus à l’abri d’événements climatiques catastrophiques, comme la tempête Ciaran de triste mémoire… Mais ces événements restent toutefois rares en Bretagne.
Non, l’une de ces Réunionnaises m’expliquait: «Vous ne savez pas combien j’apprécie le calme de la région, la facilité avec laquelle on peut se déplacer. Là-bas, il faut au moins deux heures pour se rendre au travail. Les routes sont étroites, cantonnées à la bande littorale, et absolument saturées. Il y a des embouteillages tout le temps…»
La situation est assez semblable finalement dans nombre de grandes villes: matin et soir, tout déplacement est compliqué.
Certes, les habitants y ont presque tout à «proximité», mais il faut souvent plus de temps pour traverser une grande ville aux heures de pointe que pour parcourir 50 kilomètres chez nous.
Comme l’ont aussi souligné des observateurs attentifs, des habitants des zones côtières de Bretagne commencent à migrer vers le pays d’Argoat, en Bretagne intérieure, parce que sur la côte, «ce n’est plus la Bretagne», expliquent-ils. La population devient tellement nombreuse, agitée et cosmopolite, et encore plus en été, que ce qui a longtemps fait la qualité de vie de notre région –notamment le calme et des relations humaines riches et sincères…– tend à disparaître, sans compter les incessants embouteillages tout au long de la belle saison.
Nous n’avons donc peut-être pas la mer, encore moins la belle carte postale des cocotiers de l’île de la Réunion, mais finalement, un cadre de vie paisible, c’est aussi une vraie richesse. Le témoignage de ces Réunionnaises permettra sans nul doute aux Centre-Bretons de mieux se rendre compte de leur qualité de vie.
O.A.