Et cet ami venu du Québec admirait les atouts de la petite cité du «Bois d’en haut» en expert : Serge Gagnon était un universitaire spécialiste du développement des «petits territoires» et du tourisme.
Enthousiaste, mais aussi dépité que davantage n’ait pas été fait pour mettre en valeur tant de richesses, lui qui – tout en parcourant les lieux – imaginait très concrètement ce qui pouvait être réalisé ici et là…
Il est vrai que jeter un regard neuf sur un lieu connu est souvent profitable: cela évite de s’habituer à la lente dégradation d’un milieu dans lequel l’on est habitué à évoluer…
Huelgoat, qui faisait dernièrement l’objet de quelques controverses locales, mérite effectivement sans doute un meilleur sort que celui qu’elle connaît aujourd’hui.
Qualifiée de «Fontainebleau breton», la ville connut au tournant des 19e et 20e siècles un essor touristique remarquable, voyant par exemple s’édifier en quelques années l’Hôtel de France, l’Hôtel d’Angleterre, l’Hôtel de Bretagne… drainant un flot de visiteurs souvent aisés, réputée jusqu’en Angleterre, au point d’être appelée «la colonie anglaise»…
Certes, sa forêt, ses célèbres chaos, son lac et ses rivières au vif argent restent courus. Mais ne faudrait-il pas donner un nouvel élan à cette petite cité de caractère, dans le sens de la Charte d’accueil du public tout récemment signée avec l’ONF.
C’est vital pour la commune elle-même, qui a perdu un millier d’habitants depuis 1946 (2431 habitants en 1946, 1530 en 2015), frappée comme beaucoup par la déprise agricole et l’exode rural; c’est important pour l’ensemble du Centre-Bretagne, qui a besoin d’une Huelgoat dynamique, entreprenante, inventive…
Les trésors vantés par des Charles Le Goffic, Victor Segalen, Paul Sérusier… et l’enfant du pays Louis Priser, sont là et ne demandent qu’à accueillir bien plus amplement un tourisme aujourd’hui largement acquis au patrimoine naturel.
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