Seriez-vous d’accord avec J.-O. Curwood quand il écrit et déclare:

«Je désire que le lecteur à la fin d’un de mes livres, le ferme avec une douce satisfaction. Je suis heureux d’avoir pu éveiller chez lui des pensées nobles, plutôt que d’avoir flatté ses bas instincts.»

Et il introduisait cette conclusion en ces termes:

«La terre est pleine d’hommes forts et loyaux, de femmes belles et vertueuses qui égalent et surpassent en noblesse les héros de mes romans: cette partie de l’humanité m’inspire plus que l’autre».

Utopie… angélisme… subjectivité… regard faussé et partial…?

J.-O. Curwood qui écrivit des dizaines d’ouvrages traitant souvent du Grand Nord canadien, a dû entendre toutes ces épithètes et bien plus encore…

«Vision éthérée et commerciale du monde…»

Cet homme à la grande expérience humaine, qui connut et vécut toutes sortes de situations, savait de quoi il parlait, et assumait ses choix.

On peut ne pas partager toutes ses options ni approuver toutes ses déclarations ou théories diverses… mais son témoignage était et demeure important, non seulement pour passer un agréable moment de lecture et de détente, mais pour les réflexions qu’il suscite, controverses ou approbation qu’il entraîne.

Sans m’attarder sur ce personnage de l’histoire de la littérature, je voudrais souligner son intention, l’objectif qu’il s’était fixé.

Bien évidemment, cette manière d’aborder la vie humaine et de décrire les comportements d’hommes et de femmes, leurs paroles, leurs réactions, leurs évolutions peut paraître manichéenne, et sans aucun doute, elle semble l’être.

Mais comme J.-O. Curwood, je me réjouis quand, dans les faits de l’actualité ou dans les récits de l’histoire, sont mises en évidence des attitudes et des vies qui éclairent le quotidien souvent sombre, d’une lueur ou même d’une lumière d’altruisme, de beauté, de bonté, de générosité, de courage, de don de soi…

Il y a tant d’écrits, de films, de vidéos, de photos, de faits et de conversations… qui abaissent, «salissent», avilissent… et cela n’est pas sans incidences, voire conséquences sur les manières de penser, de parler, de se comporter, de ceux qui les regardent, les lisent ou les entendent.

Il n’y a pas que l’enfant qui est influençable.

A tous les âges, et quels que soient les situations, la culture, les modes de vie des êtres humains, nous sommes, consciemment ou inconsciemment, marqués par l’exemple de ceux qui nous entourent, par leur langage, leurs choix et prises de position.

La mode vestimentaire en est un exemple évident car il suffit des décisions et choix de «concepteurs», de techniciens, ou d’influenceurs… pour que nombre de femmes, d’hommes de différents âges et pas seulement des jeunes, modifient leur apparence, leur «look» comme disent certains…

Cheveux courts, longs, teints, jupes et robes qui se raccourcissent, décolletés qui découvrent plus ou moins les seins…, pantalons collants, etc., … ou barbe et moustaches, styles qui attirent les regards…

Femmes et hommes sont bien plus influençables et influencés qu’ils ne veulent l’admettre…

Le mimétisme se manifeste dans toutes les classes de la société et parfois, avec la volonté de se distinguer alors que c’est le contraire qui apparaît.

Est-ce à dire qu’il faille toujours se méfier de tout? De toutes les évolutions, les modes, qu’elles soient de pensée ou de comportement?

Non! Chacun demeure libre et il est heureux qu’il en soit ainsi!

L’uniformisation des vêtements, qu’elle soit le fait de dictatures «à la Mao!» ou des pressions du milieu, est inacceptable et doit être calmement combattue.

Encore faut-il que, selon la réflexion proverbiale, «la liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres».

A une époque où tout est remis en question: l’héritage culturel, moral, religieux… des siècles passés, les acquis de la civilisation s’éloignant de la barbarie et le «bon sens» lui-même qui semble disparaître laissant place à toutes sortes de surgissements d’attitudes, de modes, allant parfois jusqu’à l’absurde ou simplement le laid, ou portant atteinte à la dignité humaine…,

en cette époque où tout change, où tout semble ébranlé et ébranlable, qui ne permet pas d’augurer en quelque domaine que ce soit que demain sera meilleur,

il est sain, il est bon de prendre le temps de réfléchir, de méditer, devant chaque proposition ou injonction nouvelle.

Le vieux réflexe des Amish, qui paraissent figés dans les traditions ancestrales a parfois du bon:

«Avant d’adopter telle ou telle technique nouvelle,

d’acquérir tel ou tel objet («dont vous ne pouvez pas vous passer» dit la publicité toujours envahissante), prenez le temps nécessaire, et demandez-vous où cela vous mènera. Observez également ce qui arrive aux personnes qui ont très vite adopté ces nouveautés…»

Ceux qui écoutent le message biblique,

ces paroles du Créateur qui, non seulement ont traversé les siècles mais sont intemporelles, car venant de Dieu,

et destinées aux hommes et femmes de tous les lieux et de tous les temps,

sauront se soustraire aux courants de ce temps, et après avoir «examiné toutes choses» comme le dit la Bible, «ne retiendront que ce qui est bon».

Yvon Charles