C’est en 2020 que Ronan Le Creff a commencé sa formation de boucher. Il était auparavant éleveur de volailles, mais lorsque la maladie de son fils Valentin s’est révélée – maladie très invalidante–, il a voulu avoir une activité moins prenante. Sa compagne Sophie avait commencé un élevage d’agneaux et ils avaient de plus en plus de mal à trouver un boucher disponible pour faire les découpes. «Quand j’étais jeune, se souvient Ronan, on allait aider mes grands-parents à découper un cochon. On faisait les saucisses ensemble, c’était très convivial. Je me suis donc lancé dans cette voie!»

Il passe d’abord un CAP de boucher, formé en alternance par Thierry Herviou qui était boucher à Poullaouën. Il reprend un temps cette boucherie, puis s’installe à Scrignac.

Mais au mois de mars prochain, il disposera de son propre laboratoire de découpe, construit non loin de la ferme de Sophie, à Coatleau en Plusquellec.

«Je suis prestataire de service pour des agriculteurs ou des particuliers qui ont des bêtes à découper. Je vais chercher l’animal à l’abattoir et je le prépare selon ce que le client désire: mise en caissettes ou en sachets…», explique Ronan. Un travail qui nécessite dextérité et bonne connaissance de la physionomie de l’animal…

La découpe des animaux de leur ferme (agneaux et porcs) occupe la moitié de son temps, avec un système de vente directe qui fonctionne très bien. «Nos clients sont surtout locaux, dans un rayon de trente kilomètres, mais avec le bouche-à-oreille, certains viennent de beaucoup plus loin.»

En 2019, un de leurs béliers, de race Roussin de la Hague, a remporté le premier prix au Salon de l’Agriculture à Paris. «On n’en revenait pas, nous étions le seul élevage hors de Normandie! Depuis, nous avons des appels de toute la France pour nous acheter des agneaux», se félicite Ronan.

Depuis trois ans, une association, «Pour Valentin», a été créée et ils organisent une journée randonnée à Pâques, qui mobilise entre 500 et 800 personnes, ce qui les étonne et les réjouit tout autant, et les aide à financer les aménagements spécifiques de leur maison. «C’est sûr que la maladie de notre fils nous a fait voir les choses différemment. Mais il faut y aller et prendre la vie telle qu’elle est. Nous avons été très touchés de voir autant de personnes proposer une aide spontanément.»