«The Phone, simplement un téléphone!»

Ces cinq mots définissent à eux seuls autant cet inhabituel téléphone portable que la philosophie de vie qui anime ses concepteurs et ses détenteurs. Si la promesse commerciale est d’une extrême simplicité, elle pourrait être avant-gardiste dans notre société de plus en plus digitalisée et qui en constate avec inquiétude les nombreux méfaits, notamment sur la jeunesse.

A première vue, le téléphone en question ne semble guère différent d’un smartphone « classique », il est d’ailleurs doté d’un écran tactile de 5,45 pouces et d’un design relativement soigné. Mais toute la différence réside dans le contenu du téléphone lui-même.

En effet, fini les nombreuses applications et leurs cohortes de notifications souvent envahissantes! Il s’agit là d’un appareil qui ne peut pas se connecter à Internet et qui ne sert donc qu’à téléphoner et envoyer des messages… Un objet rare voire presque inexistant sur le marché.

Avec « The Phone », il n’est plus question de naviguer sur le web, de payer ses achats, de « scroller » sur les réseaux sociaux, de jouer, de suivre ses performances sportives, de regarder des séries, etc. Pas plus qu’on ne peut prendre de photos, écouter de la musique ou s’en servir de GPS… Ces multiples fonctions ont disparu pour proposer un simple téléphone, dépouillé de toutes ces fonctions jugées superflues.

L’objectif de la marque est très clair: «redonner de la liberté en permettant de reprendre le contrôle de notre temps et de nos interactions tout en préparant nos enfants à un usage responsable du numérique.» À une époque où 46% des 6-10 ans possèdent un smartphone et 85% à 12 ans, l’entreprise souhaite apporter une alternative aux parents qui ont besoin de joindre facilement leurs enfants mais «en les préservant des dangers du smartphone (contenu inapproprié, cyberharcèlement et addiction).»

Au-delà de ce téléphone particulièrement accessible (prix inférieur à 150€), ses créateurs revendiquent avant tout le droit de ne pas être connecté et un «retour au réel».

N’est-ce pas ce dont nos sociétés «modernes» ont sans doute plus que jamais besoin…? D’ailleurs, plusieurs études universitaires ont mis en évidence les nombreux bienfaits, tant physiques que sur la santé mentale, de l’absence d’accès (au moins temporaire) à Internet mobile .

Une chose est sûre, petits et grands trouveront là l’opportunité de doublement « décrocher », en ce domaine comme en bien d’autres.

J.G