«… La prochaine fois que vous vous sentirez anormalement fatigué de la course trépidante de la vie, arrêtez-vous pour analyser les événements et les conversations des dernières heures.
Quatre-vingt-dix-neuf fois sur cent, vous découvrirez que quelqu’un vous a contrarié, ce qui correspond à une atteinte à votre moi.
Nous souffrons d’agitation, de fatigue cérébrale, d’épuisement et de maladie, non pas à cause du travail que nous accomplissons, mais parce que, consciemment ou inconsciemment, nous cherchons à prouver à nous-mêmes et à notre entourage que nos idées sont supérieures, nos doctrines bonnes, notre ville la plus belle, notre pays le plus important, notre parti et nos conceptions politiques nécessaires pour sauver le monde de la destruction, notre club sportif destiné à gagner la coupe mondiale et notre, notre, notre… : complétez par ce que vous voudrez !…»
« … Dans notre excitation pour arriver les premiers, nous en oublions les dommages que nous causons à autrui et à nous-mêmes. »
L’éminent psychiatre A. Adler, rejetant toutes fioritures, et toute précaution de style, allait droit au but.
A ses étudiants et à qui veut l’entendre, il révélait les conclusions de ses nombreuses expériences et études…
Son regard sur le monde des hommes peut paraître sévère, voire quelque peu excessif… mais l’observateur objectif sera amené à conclure que l’histoire chaotique de notre humanité et l’époque actuelle ne lui donnent pas tort, loin s’en faut.
D’une autre manière, les fables de La Fontaine, «Les Caractères» de La Bruyère, etc., … dessinent un même tableau.
Le Dr A. Adler invite, d’ailleurs, chacun à effectuer un petit exercice très simple; reprenons donc son analyse :
«… La prochaine fois que vous vous sentirez anormalement fatigué de la course trépidante de la vie, arrêtez-vous pour analyser les événements et les conversations des dernières heures. Quatre-vingt-dix-neuf fois sur cent, vous découvrirez que quelqu’un vous a contrarié…»
«Quatre-vingt-dix-neuf fois sur cent» ?
On pourrait objecter, avec raison, qu’il existe d’autres causes de fatigue et en citer plusieurs comme évidentes… mais il souligne «anormalement fatigué…» abordant ainsi un domaine particulier qu’il vaut la peine d’explorer et de «démystifier»…
Cela a été vrai en tout temps, mais à notre époque où la multiplicité des informations, des nouvelles, des débats, des controverses, des contacts les plus divers envahit notre vie quotidienne, par les radios, la télévision et autres médias, par Internet, les réseaux sociaux, etc…, le risque s’en trouve considérablement accru…
Mais l’analyse demeure cependant la même,
et l’appel au bon sens, à la réflexion, à l’humilité, également.
Non point qu’il faille se «renfermer dans sa coquille» tel l’escargot et renoncer aux relations humaines, à la convivialité, ni même aux saines confrontations intelligentes et sages…,
mais en gardant toujours à la mémoire, et dans le comportement,
la pensée de nos limites,
de nos ignorances,
de nos subjectivités
et de l’erreur possible.
Agissant ainsi, nous éviterons de ridicules et nocifs affrontements, voire des disputes de mots ou pire, qui laissent des «traces» et parfois brisent des amitiés…,
mais également nous nous préserverons nous-mêmes de «stress» et de troubles psychiques et physiques.
Une attitude de sagesse et de mesure, donc, qui n’exclut pas la fermeté des convictions solidement établies et vérifiées, ni la marche assurée et paisible dans la voie choisie, sans se laisser influencer et encore moins arrêter par les réflexions de tel ou telle, ou la crainte de déplaire.
Mais que de querelles, d’inimitiés, de disputes et… de guerres pourraient être évitées si le conseil du Dr Adler, relayant celui de Jésus, le Christ, était reçu et observé !
Vivre pleinement en donnant toute sa mesure, mais en respectant et en aimant les autres, veillant à ne pas les blesser, ni les brimer, leur donnant la liberté et la possibilité de s’épanouir, pour leur bien et celui de tous, n’est-ce pas «aimer son prochain» comme le dit l’Évangile ?
Quelle révolution, au sein du couple, de la famille, de la société, comme entre les peuples, interviendrait alors !
Nous venons de traverser, une nouvelle fois, le temps de Noël, et les échos du message de paix, de réconciliation de l’Évangile résonnent encore à nos oreilles… et en nos cœurs.
Message de l’amour qui triomphe des haines, de l’égoïsme, de ce qui abaisse et avilit,
une parole simple, juste, une invitation à s’arracher à toutes les pesanteurs personnelles et ambiantes pour vivre dans la lumière et la joie que Dieu donne en Jésus le Messie sauveur.